L’insertion des enfants issus de l’immigration en débat à Béjaïa

octobre 17th, 2007

«D’une rive à l’autre, les chemins de la rencontre» a été le thème d’une conférence-débat animée par Cheddad Nora, présidente de l’association Espace franco-berbère de Créteil, et Anne Deuloux, anthropologue, sur une initiative de l’association Rachda, lundi dernier, à l’hôtel Tiziri de Béjaïa. Tout au long de leurs interventions, les deux conférencières ont mis en exergue la problématique d’insertion des populations issues de l’immigration et ses conséquences sur l’enfant.

L’intervention de Cheddad Nora, présentée sous forme de compte rendu de groupe de paroles de parents immigrés dirigés par des spécialistes en ethno-clinique de l’association de Créteil, est parvenue à dresser un état des lieux de la dure réalité à laquelle sont confrontés les parents issus de l’immigration d’Afrique du Nord dans l’éducation de leurs enfants.

«Les parents issus de l’immigration s’installent en France, arrivent avec un modèle éducatif pour leurs enfants propre à leur pays d’origine alors que le système sociétal français est différent, notamment dans les domaines de l’autorité parentale, la notion de majorité, la cellule familiale, la laïcité», expliquent les cadres associatifs de l’Espace franco-berbère de Créteil.

A. K.

TIZI-OUZOU : Les élèves en grève depuis le 8 octobre

octobre 17th, 2007

Le technicum des Frères-Hanouti de Bouzeguène est paralysé par une grève décrétée par les élèves depuis le 8 octobre. Selon les renseignements en notre possession, ce sont les élèves exclus par le conseil des professeurs qui sont derrière cette grève qui ulcère les parents. Ils protestent toujours, selon ces mêmes sources, “contre l’inscription dans leur établissement d’élèves exclus d’établissements de diverses localités de la région et de la wilaya comme Fréha, Timizart et Azazga”.

Une montée au créneau que ces élèves justifient par le fait que “l’établissement ouvre ses portes à des élèves exclus de leurs établissements d’origine pour les mêmes griefs et raisons” qu’eux, exigeant du proviseur leur inscription “au même titre que ces parachutés”. Les 700 élèves de l’établissement sont-ils solidaires de leurs camarades comme le soutiennent certains, ou y ont-ils été contraints, comme l’affirment d’autres ?

Peu sûr, quand on sait la difficulté à faire rallier de force à sa cause près d’un millier d’élèves. Nous nous sommes rapprochés de l’établissement jeudi dernier pour en savoir plus auprès du proviseur et avoir sa version, mais nous n’avons pas pu le joindre ce jour-là ni les jours suivants.

L’on apprendra, par contre, que ce responsable avait convoqué la veille les comités de village mais sans succès. Les exclus campent sur leur position : “Ils veulent bénéficier des mêmes faveurs accordées aux nouveaux élèves venant de divers horizons, dont ils contestent l’inscription estimant qu’ils ont, selon toujours nos sources, “bénéficié d’un traitement de faveur”.

Chose sur laquelle personne ne peut se prononcer vu que les dossiers sont entre les mains du proviseur qui a indiqué, selon une source administrative, que ces inscriptions ne souffrent aucune ambiguïté. Les parents se sont, quant à eux, donné rendez-vous pour relancer leurs activités de l’association et débloquer une situation préjudiciable au parcours de leurs enfants”.

S. Hammoum

Ramadhan : 107 personnes interpellées à Tizi-Ouzou pour différents délits

octobre 17th, 2007

107 personnes ont été interpellées par les services de la Sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou au courant du mois de ramadhan. Ces personnes ont été présentées au parquet pour différents délits, à savoir, vol agressions, détention de stupéfiants, escroqueries, coups et blessures volontaires.

Soixante personnes ont été placées sous mandat de dépôt, dix laissées en liberté provisoire, tandis que trente-sept ont bénéficié de citation directe.

Durant la même période, les services de sécurité (Police judiciaire) ont effectué, dans le cadre de leurs activités quotidiennes, 64 opérations de contrôle dans différents endroits, places et gare routière, qui se sont soldées par l’arrestation de 411 personnes après vérification et contrôle d’identité, elles ont été relâchées, à l’exception de 4 personnes qui ont été présentées pour différents délits.

Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les délits et infractions au Code de la route, les services de sécurité publique ont procédé au retrait de 87 permis de conduire et de 15 mises en fourrière, enregistré 368 contraventions quant la lutte contre le commerce infomel sur la voie publique. Les mêmes service ont interpellé 10 personnes d’où 16 dossiers remis au parquet.

En outre, les services de wilaya de la Police judiciaire ont instruit deux procédures judiciaires pour détention et commercialisation de stupéfiants, la première à l’encontre des dénommés B. K., 32 ans demeurant à Tigzirt et I. N., 25 ans, demeurant dans la même ville, tous deux repris de justice, présenté devant le parquet de la localité le 9 octobre 2007, ils ont été placés sous mandat de dépôt. La deuxième procédure à l’encontre du dénommé B.S. âge de 36 ans demeurant à Tigzirt, présenté devant le parquet de la localité le 9 octobre 2007 et a été placé sous mandat de dépôt.

Arezki Bougaci

Les misérables de la ville des Genêts

octobre 17th, 2007

Il n’est guère aisé d’appréhender cette population qui, chaque jour livrée, impuissante à l’humiliation et aux sarcasmes, va à l’assaut du destin et de la nécessité et comble de l’ironie, subit sans retenue l’insolence d’une sorte de paradoxe d’être de plus en plus nombreuses et de mieux en mieux ignorée population exclue des catégories traditionnellement admises dans les stratifications sociales.

Catégorie statistiquement inexistante. Aucun chiffre pour oser un ordre de grandeur, pour pénétrer une comparaison ou simplement étayer une quelconque opinion, les statistiques les ignorent. Les mendiants ne se comptent pas. Il est certain que la situation devient de plus en plus difficile, voire insoutenable. On assiste à un concours de circonstances qui fragilise les couches et la stabilité sociale. Erosion du pouvoir d’achat, accroissement du chômage. Des pans entiers de la population se trouvent sans ressources et sans perspectives. Des milliers d’entreprises ont mis la clef sous le paillasson ces dernières années et ça continue encore, mettant à la rue des chômeurs de plus en plus nombreux.

Certains ont procédé simplement à des compressions de personnel pour raisons économiques. L’argument est vite trouvé pour des gestionnaires dont la seule mesure de redressement réside dans la réduction de la masse salariale. Le seul indicateur qui subit les affres du libéralisme sauvage, sans aucune protestation. Ainsi, le citoyen est poussé jusqu’à l’extrémité au bout de laquelle il cesse d’être actif pour vivre ou survivre dans la société moyennant une redistribution aléatoire de richesses que la mendicité à sa façon, autorise.

La société est caractérisée comme tout corps vivant, par l’existence d’un système d’auto-régulation qu’elle met en œuvre quand l’Etat est absent et a échoue dans ses mécanismes de redistribution de la richesse du pays.

Une société en lambeaux sur le plan général, il n’est pas exagéré d’affirmer que la mendicité au même titre que les autres fléaux sociaux, telle que la prostitution, la drogue, le vol, l’escroquerie, les crimes et tout ce qui s’en suit, participe en tant que moyen de régulation de la société pour assurer la propre survie du système. Cependant, sur un autre plan, elle constitue la forme suprême de protestation. Des êtres humains exclus et rejetés, sans complaisance, par le système, se sont détachés et sont tombés comme de vieilles fripes dont on a usé et abusé. La mendicité apparaît de nos jours comme une forme de protestation virulente pour laquelle des êtres adoptent la condition humiliante et “animale” d’exister en tant qu’objet de pitié, sans aucune forme d’activité, que celle de poursuivre de leurs regards perdus leurs coupables semblables, ou de réciter machinalement quelques citations bienfaisantes à l’adresse des bonnes gens de cœur.

Un décor médiéval

Les mendiants viennent chaque matin et quotidiennement pour occuper les mêmes places et endroits et les mêmes postures et répétant les mêmes gestes, pas loin de ceux d’un chef d’orchestre, afin de susciter compassion et frémissements dans les cœurs des belles âmes charitables. Ils sont de tout âge et des deux sexes à se prosterner chaque matin, à une distance respectable les uns des autres, de l’entrée est jusqu’à la sortie ouest de la ville vers la gare routière ou vers Hasnaoua. Ils viennent de partout et se répandent dans toute la cité, comme si chacun respectait un pacte tacite, de ne jamais empiéter sur le territoire de l’autre. Certains se mettent près de la mosquée. Les fidèles en ce mois de jeûne se rappelleront peut-être de leurs frères et sœurs en écoutant l’imam promettre à l’assistance les foudres de l’enfer.

Cette crainte ramollirait les cœurs des fidèles pour accepter de se débarrasser d’une pièce, et gagner en échange le confort moral que procure une bonne action. D’autres sans doute plus avertis, se placent à l’entrée des restaurants. Ceux qui vont festoyer auraient le cœur un peu plus lourd car le ventre vide. L’inverse étant souvent vérifié. D’autres enfin s’exhibent sur le trottoir, ou parfois pénètrent même dans les bus quand ils n’ont plus d’autres choix. Enfin, la dernière, et il s’agit de la catégorie, la plus cruelle pour interpeller votre conscience, regroupe les femmes, parfois trop jeunes, qui se font accompagner de petits mioches tétant un biberon, ou mangeant goulûment un morceau de pain sec, et qu’elles allongent près d’elles, bien visibles.

A chacun son “jugement”

L’opinion des gens sur les mendiants diffère. Certains n’hésitent pas à sévèrement les juger. Sans aucune forme de procès, et de façon expéditive, ils considèrent que certains mendiants ont beaucoup d’argent et qu’il ne sert à rien de leur en donner encore. De nos jours, la mendicité est devenue un métier. D’autres plus philosophes, plus laborieux arguent qu’il ne faut jamais rien donner car ils s’habituent vite et, ce faisant, on contribue à favoriser ce phénomène. Enfin, il y’a ceux plus nombreux qui feignent de ne rien voir ou simplement laissent glisser une pièce et continuent leur chemin en ne faisant pas attention à ce geste machinal qu’ils viennent de faire ou à ce mendiant qu’ils viennent d’oublier. Quels que soient les jugements des uns et des autres, il n’est pas inutile de s’interroger sur ce phénomène, puisque de plus en plus de candidats y postulent.

Comment devient-on mendiant ?

A quel moment décide-t-on de franchir le pas et faire cet ultime geste désobligeant de tendre la main à “l’autre” qui souvent détourne le regard ! Ce n’est pas l’objet de cet article de répondre à toutes les interrogations, nous nous contenterons seulement de relater, comme on peut le premier pas vers la déchéance.

Prendre une posture, souvent inconfortable dans un coin, sous la pluie ou sous le soleil, qu’il neige ou qu’il vente, baisser la tête rentrer les épaules, et patienter pour qu’une quelconque personne passe pour une quelconque obole. Ensuite, pour la première fois, de ce corps roulé en boule sur un trottoir, de cette forme vague d’un être humain réduit à une loque, faire sortir une main, avoir la force de la tenir droite et maintenir la paume tournée vers le ciel pour récolter une pièce qui voudra bien tomber.

Maintenir`cette main à l’horizontale, comme une tige calcinée sans force et sans envie que celle de la nécessité. La maintenir devant des êtres qui feignent ne rien voir, et quand ils voient osent mettre une pièce plein de commentaires, beaucoup plus pour leur propre confort moral que pour soulager cette boule humaine sans forme et sans voix. Franchir ce pas pour tout un chacun nous rend coupable de complicité avec un système qui a enlevé la dernière enveloppe qui recouvre de dignité tout être humain.

Marcher sur son amour-propre. Car, s’est ce que les mendiants font chaque jour que Dieu fait. La multiplication de cette catégorie atteste, on ne peut mieux, la faillite du système, mieux de nos responsables dans leur mission de réguler la société, et constitué un signe présurseur de la “régression féconde” de chaos et de monstruosités dans un pays dit “riche”.

S. K. S.

La Kabylie ancienne (2ème partie)

octobre 16th, 2007

Concernant l’existence d’un pré-alphabet, des recherches ont montré que des caractères du libyque se retrouvent dans les peintures rupestres du Maghreb et du Sahara et constituent donc des avants-courriers de l’écriture libyque.

Bastion de la langue berbère, depuis toujours, la Kabylie recèle un important patrimoine de stèles libyques. Elle peut aussi se targuer d’avoir été la première à réhabiliter l’alphabet berbère, à le moderniser et à étendre son usage.

La période libyque

Les mots par lesquels on désigné les Berbères de l’antiquité (Libyens), leur pays (Libica), leur langue (libyque) viennent du nom que leur donnaient les Egyptiens, Lebu. Ces mots ont été repris et utilisés en même temps que d’autres (Africains, Numides, Maures) par les Grecs et les romains. Aujourd’hui, le mot Libye s’est restreint à l’Etat du même nom, quant à libyque, on l’emploie pour désigner le système d’écriture ancien des Berbères, ainsi que les stèles et les gravures autochtones de l’antiquité maghrébine et saharienne.

L’alphabet libyque

On sait aujourd’hui que le système d’écriture berbère, le libyque, remonte au moins au 6ème ou au 7ème siècle avant J.C. C’est, en effet, de cette période que date la plus ancienne inscription rédigée dans cet alphabet, l’inscription figurant sur la stèle de l’Azib n’ Ikkis, dans le Moyen Atlas marocain. Les chercheurs qui se sont penchés sur cet alphabet ont longtemps pensé qu’il provenait des alphabets sémitiques, notamment le phénicien. Le nom même de l’alphabet berbère, tifinagh, porterait les traces de cette origine : il proviendrait de la racine FNGH / FNQ, qui aurait donné, dans les langues sémitiques, le nom des Phéniciens, Finiqi.

Autre argument avancé à l’appui de l’hypothèse d’une origine sémitique, le fait que le libyque, comme les systèmes sémitiques, ne note que les consonnes. Troisième argument, on a fait remarquer qu’il n’ y a pas de système pré-alphabétique qui aurait servi de base à une évolution vers l’alphabet.

Ces arguments sont aujourd’hui battus en brèche puisque les recherches ont montré que le libyque, tout comme sa forme moderne, le tifinagh, a disposé de signes pour noter des voyelles. Le plus connu est le point (tagherit dans les tifinagh) qui note le a, mais d’autres signes ont noté égalemeunt le u et le i.

Le mot tifinagh ne peut être rattaché aux langues sémitiques pour la raison qu’il vient du…grec phoenici, terme signifiant ‘’rouge’’ à cause de la pourpre que fabriquaient les Phéniciens. Les Berbères ne pouvaient donc le tenir des Phéniciens qui devaient se nommer autrement.

M.A Haddadou, dans son ouvrage sur l’écriture berbère, a suggéré que la désignation autochtone des Phéniciens a pu être Himyarite, mot qui dérive de la racine sémitique H’MR, signifiant, comme phoenici ‘’rouge’’. Le mot tifinagh a toutes les chances d’être berbère : on l’a même rattaché au touareg nigérien asefinagh ‘’explicitation’’. La notion d’ ‘’explicitation’’ est ici liée à la légende d’un héros civilisateur qui, tout en révélant l’écriture aux hommes, a réservé la signification cachée des lettres aux seuls initiés.

Enfin, concernant l’existence d’un pré-alphabet, des recherches ont montré que des caractères du libyque se retrouvent dans les peintures rupestres du Maghreb et du Sahara et constituent donc des avants-courriers de l’écriture libyque. On sait déjà que l’art berbère utilise depuis longtemps un répertoire de symboles qui rappellent fortement les caractères libyques.

De l’alphabet libyque, dérive l’alphabet tifinagh, traditionnellement utilisé par les populations touarègues mais dont l’usage s’est étendu aux régions du nord, notamment la Kabylie, depuis le début des années dix-neuf cent soixante dix. On a repris les caractères de l’Ahaggar auxquels on a ajouté des signes pour noter les phonèmes du berbère nord qui n’existent pas en touareg.

Le système a été depuis affiné et, depuis l’ouverture démocratique en Algérie, il est utilisé dans la transcription des panneaux indicateurs et des enseignes officielles en Kabylie. On a souvent écrit que les tifinaghs, en raison de la particularité de leurs caractères ne peuvent être retenus comme système de transcription pour le berbère. Leur utilisation, depuis quelques années en Kabylie, a montré qu’il n’en est rien et que le caractère berbère a une forte attraction sur les masses. La Kabylie a ainsi montré la voie dans la réhabilitation de ce pan important de notre patrimoine.

Les stèles libyques de Kabylie

La Kabylie recèle déjà un important patrimoine dans le domaine des stèles libyques. La plupart des stèles sont connues depuis le dix-neuvième siècle et ont fait l’objet d’un travail de classification, notamment par J.B Chabot, dont son recueil des Inscriptions Libyques. D’autres stèles ont depuis été découvertes, souvent à la faveur de travaux de terrassement.

Certes, les stèles libyques sont moins nombreuses que d’autres régions, comme le Constantinois, par exemple, mais elles sont suffisamment présentes pour montrer que l’usage de la stèle, avec dessins et surtout caractères d’écriture, était courant dans la région. Comme ailleurs, on érigeait des stèles sur les tombes, pour rappeler le souvenir d’un défunt, pour commémorer un événement important ou alors pour faire un vœu à une divinité.

Les stèles kabyles utilisent des matériaux locaux, comme le calcaire ou le grès. La pierre est souvent travaillée, notamment polie, pour réduire les aspérités.

Une esquisse est ensuite réalisée, avant d’être gravée à l’aide d’un burin. Si certaines stèles sont assez frustres, d’autres, au contraire, comme la stèle d’Abizar, montrent un travail minutieux, où le moindre détail a son importance.

Rappelons que les spécialistes divisent l’art rupestre maghrébin et saharien en cinq périodes, correspondant à des styles différents.

La période la plus ancienne, dite période bubaline (-7500), est caractérisée par des représentations naturalistes où domine le bubale, une espèce d’antilope d’Afrique mais où on relève également d’autres animaux, pour la plupart disparus de nos contrées : l’hippopotame, l’éléphant, la panthère, la girafe, le bœuf antique… Les gravures et les stèles du Sud oranais appartiennent à cette période.

La seconde période est dite des ‘’têtes rondes’’ (-7000)à cause de la représentation stylisée, sous forme de rond, de la tête des personnages.

La période bovidienne (-7000 à -4500) est dominée, dans ses représentations animales, par le bœuf ainsi que des scènes de la vie pastorale et des scènes de chasse. La période caballine (3500 à -2000) est caractérisée par l’introduction du cheval, représenté souvent tirant des chars

Enfin, la période caméline, la plus récente, reproduit des chameaux, animal nouvellement apparu au Sahara. Les stèles kabyles appartiennent à la phase caballine, que l’on a pris également l’habitude d’appeler libyco-berbère, pour la distinguer des phases contemporaines du Sahara (caballine et caméline).

Elles sont caractérisées par la représentation de chevaux et de cavaliers, armés de boucliers ou de lances, avec des inscriptions libyques.

La plus connue de ces stèles est la stèle d’Abizar, dans la commune de Timizar, à Ouagnoun. Elle a été découverte en 1858 par M. Aucapitaine : elle servait de seuil à une maison ! Cette belle stèle, qui a été publiée à plusieurs reprises est gravée sur une dalle de grès de 11 m de large et de 1,25 m de haut. Elle représente un homme à cheval, portant à la main gauche un bouclier et trois javelots dont on voit les pointes. Le même personnage brandit de la main droite, la paume ouverte, avec entre les doigts et le pouce, un petit objet rond, peut-être une arme de jet, ou alors, comme on l’a supposé, une offrande.

Le personnage se présente de face, le tronc est plus long que les jambes. Le cheval est également plus petit que l’homme. Un petit personnage est représenté sous le bras de l’homme, au-dessus de la croupe du cheval. Il tient dans la main un bâton, dans lequel on a cru reconnaître un sceptre. Le cheval porte au cou deux boules dont on ignore la nature. En avant de la scène, on voit un chien et un oiseau, peut-être une autruche. A gauche de la stèle sont gravés quinze caractères libyques, répartis sur trois lignes : deux verticales et une horizontale.

La stèle de Soumaa, chez les Aït Zellal, dans la daïra de Mekla, présente des ressemblances avec celle d’Abizar : cavalier brandissant de la main gauche un bouclier et deux javelots et levant la main droite… Ces deux stèles célèbres sont aujourd’hui conservées au musée des Antiquités d’Alger.

Ce n’est pas le cas, hélas, de nombreuses autres stèles, que nous ne connaissons plus que par les notes et les descriptions des auteurs qui les ont découvertes. C’est le cas des stèles d’El Qalaa, à Yakouren, de Cherfa, à Tigzirt, , de Thala Khelf, à Tigzirt, etc.

Signalons aussi que des stèles sont régulièrement découvertes en Kabylie. En 2004 seulement, deux stèles ont été retrouvées au village de Tagounit, dans la commune d’Aït Yahia ! il est temps d’inventorier ce patrimoine, mais aussi de le protéger. Et pourquoi pas lancer la construction d’un grand musée des antiquité en Kabylie ?

(A suivre)

La Kabylie ancienne (1ère partie)

S. Aït Larba

ZAC d’El Kseur : Rénovation en l’absence des concernés

octobre 16th, 2007

A l’instar des autres sites à travers le pays, la zone d’activités d’El Kseur a bénéficié pour sa réhabilitation, dans le cadre d’un plan sectoriel, d’une enveloppe conséquente de quelque 200 millions de dinars.

Mais, visiblement, la rénovation ne semble pas satisfaire, loin s’en faut, les principaux concernés, à savoir les membres de l’association PME-PMI de cette ZAC qui ont saisi le ministre de l’Industrie et des Mines sur la conduite de ces travaux « qui laisse à désirer » et réclamé dans la foulée une « réunion de travail et d’inspection » aux services concernés dans cette entreprise.

Lors d’une rencontre, initiée récemment par le président de l’APC de la localité, les opérateurs économiques apprendront avec stupéfaction, de la bouche du premier magistrat de la commune, que plusieurs réunions de travail avaient eu lieu entre la DMI, l’agence foncière, le bureau d’études et l’APC, d’où le courroux des deux présidents d’association des opérateurs économiques, présents à la réunion.

« Ce n’est pas normal qu’on ne soit pas associés à des réunions où nous sommes partie prenante », a-t-on dénoncé. Pourtant, ces derniers ainsi que les autres membres ont énuméré lors de leur réunion avec l’exécutif communal, de nombreux problèmes qui doivent être urgemment pris en charge car susceptibles de vider de son sens la réhabilitation de la ZAC. C’est le cas notamment de la zone d’accueil, « qui n’a pas été prise en charge, voire complètement occultée », selon l’un des participants.

La zone d’accueil est censés abritée des cafétérias, des restaurants, des hôtels… Mais pour l’heure, seul un café y a ouvert ses portes. Et dans le plan initial entre la zone d’accueil et la zone d’activités est prévue une zone de services où devaient s’ériger des banques, des services déconcentrés de l’Etat, une poste etc. « On a été voir l’agence foncière, on nous a dit qu’il s’agit d’une omission.

On nous a assuré que la route sera faite ainsi que l’adduction en eau potable », a poursuivi le même intervenant. Les services concernés auraient pu se passer d’une telle situation si le plan initial avait été respecté, pour ne pas dire consulté : « Si on n’avait pas changé les plans, on n’aurait pas à réclamer aujourd’hui pour la réhabilitation de la zone d’accueil et on se serait passé de l’ouverture d’une nouvelle piste au détriment de celle prévue initialement », a déploré l’un des investisseurs concernés.

Le président de l’association PME-PMI de la ZAC d’El Kseur, qui a reconnu que le problème a été posé plusieurs fois, a plaidé pour l’ouverture d’un deuxième poste de garde où l’entrée serait du côté de la zone d’accueil et la sortie à partir de la ZAC. Mais le véritable problème, selon lui, c’est l’absence d’interlocuteur valide, l’agence foncière auprès de laquelle « nous avons acquis les terrains », de la DMI qui gère les ZAC ou la commune vers laquelle « on nous renvoie ». Et, comme l’avait affirmé le président de l’APC d’El Kseur, « la commune n’est associée que lorsqu’il y a problème ».

Moussa Ouyougoute

HALOUANE : Une unité de soins et un foyer de jeunes ouverts

octobre 16th, 2007

Le village de Halouane, situé dans les contreforts du versant ouest de Bounouh, dans le massif forestier du Djurdjura, est une des localités les plus enclavées de cette commune, dans la daïra de Boghni (Tizi Ouzou).

L’action de son désenclavement a commencé le 10 septembre dernier, après l’inauguration par les autorités locales, le chef de daïra et le comité de village, de deux importantes infrastructures de base, à savoir une unité de soins et un foyer pour jeunes.

Les villageois, satisfaits de la concrétisation des deux projets, ont organisé à cette occasion une grande fête en offrant, à la façon traditionnelle, un grand couscous viande en l’honneur de leurs hôtes. Ces deux structures vont apporter un grand soulagement aux jeunes et aux citoyens de Halouane en général. Ces derniers ont hâte encore de voir, dans ce contexte, le projet d’une école primaire lancé.

Car, actuellement, les chérubins du village font quelque trois kilomètres pour rejoindre leur école en bravant quotidiennement la peur. “Le projet est retenu. L’enveloppe financière est disponible. Il ne reste que la décision de son lancement”, nous a déclaré le président du comité de village en marge de la cérémonie d’inauguration des deux réalisations.

O. GHILÈS

SUICIDE A ATH-ZIKKI : Une plaisanterie tourne au drame

octobre 16th, 2007

La quiétude du village Iguer- Mahdi, dans la commune d’Ath- Zikki, daïra de Bouzeguène, a été ébranlée jeudi, l’avant-veille de l’Aïd, par un drame ayant pour origine une plaisanterie entre deux jeunes de la même localité qui a abouti au suicide de l’un d’entre eux, un jeune récemment libéré du service national. Selon notre source, le duel à mains nues convenu entre les deux potes a tourné au drame lorsque la victime qui prenait au sérieux l’invitation à la bagarre rappliqua avec un fusil de fabrication artisanale, son œuvre.

La troisième personne, qui a assisté à la scène, eut le réflexe de bousculer le tireur dont le coup de feu blessera légèrement son vis-à-vis. Ce dernier promit de taire l’affaire devant l’affolement du tireur qui craignait d’être poursuivi pour son acte. Peine perdue puisque celui-ci sera retrouvé mort quelques instants plus tard d’une balle dans le cou, ce qui laisse supposer qu’elle a retourné l’arme contre elle de peur des retombées de son geste, comme l’affirme notre source.

La police de Bouzeguène a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce suicide qui a défrayé la chronique locale, entendu que c’est le deuxième en un peu plus d’un mois dans la région.

S. Hammoum

ÉLECTIONS LOCALES A TIZI-OUZOU : Vers la consécration de l’hégémonie historique FFS/RCD

octobre 16th, 2007

Trois cent six listes APC conduites par six partis (RCD, FFS, FLN, RND, PT, HMS, FNA, et MNE) et six listes APW présentées par le FFS, RCD, FLN, RND, HMS et PT sont en course à Tizi-Ouzou où le FFS et le RCD s’apprêtent à reconquérir la majorité du pouvoir local.

Depuis le début des élections de l’ère pluraliste, ces deux partis avaient sous leur contrôle l’écrasante majorité des assemblées locales. Ce qui consacrera de fait, la faillite de l’option de la représentation alternative voulue pour l’ensemble de la Kabylie et amorcée, à la faveur des événements d’avril 2001. Le RCD, qui a déjà donné le ton grâce au bon score qu’il a réalisé lors des dernières législatives, se présente avec une liste APW et 60 listes APC.

En face, il y a le FFS qui affiche les mêmes ambitions, en postulant pour les sièges de l’APW ainsi que pour ceux de 59 APC mais avec la sérénité en moins. Le parti de Hocine Aït Ahmed risque, en effet, de faire les frais de la contestation interne qui peut lui être préjudiciable et peser négativement sur le résultat final.

A moins que la base militante n’a pas été contaminée par la grogne et la colère de ceux qui, au sein du parti, s’élèvent contre la gestion et l’orientation donnée à leur structure partisane par l’actuelle direction nationale. Le FLN et le RND, qui seront en course pour l’APW et au niveau des 67 communes pour le parti du Premier ministre et de 63 pour celui d’Ahmed Ouyahia, ne cachent pas leur volonté de remettre en cause l’hégémonie historique du tandem FFS/RCD.

Pari incertain pour les deux partis de la coalition présidentielle. La situation de flou politique qui a prévalu suite aux troubles vécues par la Kabylie depuis 2001 et qui leur a permis de se placer sur l’échiquier politique local a, visiblement, vécu, comme l’ont démontré les électeurs durant les dernières législatives. La carte de l’appartenance au gouvernement, précédemment vantée par le FLN et le RND pour lever des soutiens électoraux, ne risque pas cette fois-ci d’être payante. Surtout pour le FLN où des voix discordantes se sont fait entendre.

SAM

Perturbations à l’état civil de Tizi Ouzou

octobre 16th, 2007

La confusion qui règne au service de l’état civil de la commune de Tizi Ouzou n’est pas près de s’estomper.

Ainsi, après le mécontentement, maintes fois exprimé, des citoyens sollicitant ce service pour des documents administratifs, l’association pour la protection et l’orientation du consommateur (APOC) s’est penchée sur cette situation en enquêtant sur la pénurie grandissante de la fameuse copie intégrale des actes de naissance, dite N°12. A l’issue de son enquête, l’association a relevé la forte affluence sans précédent que connaît le service de l’état civil de la commune durant la période ayant précédé la rentrée sociale de septembre dernier.

Depuis, la situation ne fait que se compliquer davantage. En conséquence, suite à la forte demande, les formulaires d’actes de naissance sont devenus introuvables. Interrogé par les membres de l’APOC sur les raisons de ces perturbations, le 2e vice-président de l’APC a déclaré que « la situation a empiré depuis que les instituts de formation, les établissements scolaires et même les crèches se sont mis à exiger de plus en plus l’acte de naissance N°12 pour les dossiers d’inscription ».

Le responsable de l’APC se demande pourquoi les établissements scolaires exigent le N°12 et non pas un simple extrait de l’acte de naissance (N°13) qui, de surcroît, peut être délivré dans les annexes de mairies à partir du livret de famille, sachant que les seuls renseignements supplémentaires que compte la copie intégrale de l’acte de naissance sont les mentions marginales sur la situation familiale du demandeur (marié ou célibataire). De ce fait, il est insensé de demander des documents administratifs, tel l’acte de naissance, pour prouver la situation familiale d’un élève de 5 ou 6 ans comme cela est le cas des écoles primaires ou des crèches.

M. Naili