ILLILTÈNE (TIZI OUZOU) : Une commune dans l’enclavement économique

octobre 16th, 2007

Les habitants de cette commune située au sud-est de la ville des Genêts attendent depuis des années la réception des routes donnant sur deux autres wilayas, soit vers Akbou (Béjaïa), soit vers Bouira.

L’ouverture de ces routes offre inévitablement de nouvelles opportunités économiques pour la localité. La commune d’Illiltène (70 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou) demeure une région enclavée, malgré l’existence de multiples routes la reliant à plusieurs villes de Kabylie, notamment Azazga, à l’ouest, et Akbou, à l’est, dans la wilaya de Béjaïa. Et pour cause, Illiltène ne dispose que d’une ligne de transport, une seule ouverture sur la RN15 menant vers Tizi Ouzou, via Aïn El Hammam.

Cette localité aurait eu un autre destin, d’autres opportunités économiques et donc un avenir meilleur si elle disposait de routes appropriées à même de lui permette de s’ouvrir par des lignes de transport vers les villes d’Azazga et d’Akbou par exemple, dont le tissu économique est des plus florissants.

Les routes existent vers Akbou (par le col de Chellata), vers Bouira (par le col de Tirourda) ainsi que vers Azazga par Lekhmis (Illoula Oumalou), quoique cette voie n’est pas encore finie, le tout conjugué à l’absence de projets de développement économique, avec des retombées négatives sur les citoyens de la commune, notamment la masse juvénile, proie à des aléas du chômage, de la cherté de la vie, à l’exemple de ces produits alimentaires parvenant d’Akbou ou d’Azazga, pourtant situées de part et d’autres à moins de 30 km d’Illiltène, dont l’épanouissement réside peut-être dans ses riches sites touristiques, sous-exploités, de son agriculture et tant d’autres ressources à promouvoir, comme l’artisanat, la petite et moyenne entreprise… Les promesses électorales ne sont que des paroles en l’air, malheureusement, estiment des jeunes, comme cela apparaît sur le terrain. En effet, en dehors des projets réalisés dans le cadre des PCD, aucune activités d’appoint n’est venue parer au chômage dont souffre à 60% la jeunesse locale.

Illiltène, à l’instar de diverses autres localités en Kabylie, est encore loin d’espérer un développement durable. Les seules entreprises privées existantes font dans le bâtiment et les travaux publics et exercent hors de la commune ou en mal d’activité. Un élu local, M. Tatmente, nous a rappelé une tentative d’investissement “après une entrevue avec un investisseur chinois pour la réalisation d’un complexe touristique dans la région, mais la démarche n’a finalement pas abouti…”.

La raison revient au fait que la commune d’Ililtène dispose de peu de ressources (ateliers divers, serruriers, menuisiers et autres petits commerces). D’après cet élu, “aucun poste d’emploi n’a été créé cette année. Et en dehors de ceux qui entrent dans le cadre de l’IAIG, des ESIL et du programme Blanche Algérie, pas un projet créateur d’emplois durables n’est lancé, comme aucun plan agricole spécifique n’a été entrepris”.

Kouceila Tighlit

Les genres traditionnels de la prose kabyle de M’hamed Djellaoui

octobre 16th, 2007

Beaucoup d’autres ont recueilli des proverbes avant Djellaoui, et lui a sans doute recueilli certains inédits, sachant que ceux-ci diffèrent d’une région à l’autre, 201 proverbes et 31 issus quant à eux des Aurès, pays des Chaouis.

Avec la menace de mort de plusieurs langues dans le monde à une vitesse effarante, tamazight qui n’est pas épargnée dernièrement; selon une étude de l’Inalco; doit impérativement prendre son sort à deux mains pour enfin espérer sortir la tête de l’eau.

On dit certes qu’elle est finalement sortie de l’oralité mais sa production est loin de donner satisfaction. Ceci en mettant par écrit ce qu’elle renferme dans l’oralité. De ce côté-là, elle note à l’état brut, puisqu’ils y a beaucoup à faire.

Tiwstin timerxayin n tesrit taqbaylit”, ou les genres traditionnel de la prose kabyle” est une nouvelle publication disponible sur les étals des librairies par M’hammed Djellaoui, qui n’est pas à sa première publication.

Dans cet ouvrage on peut trouver des mythes, Tislit n wanzer entre autres, des légendes, des contes, des proverbes et des devinettes. En effet, si on ne peut dénier à la langue kabylie la richesse sans égal de ce pan de la culture, mais le laisser en jachère et tomber dans la désuétude et l’oubli, c’est compromettre l’avenir de cette langue et culture.

Cet ouvrage, nous renvoie dans le passé, où les familles, kabyles n’avaient aucun moyen de divertissement d’information autres que ces contes, ces légendes et devinettes qui non seulement occupaient les longues nuits hivernales autour du feu de bois, mais éduquaient des générations d’enfants et leur donnaient un aperçu des noms négligeables sur les aïeux, leur vie et ce qui les entourait.

Beaucoup d’autres ont recueilli des proverbes avant Djellaoui, et lui a sans doute recueilli certains inédits, sachant que ceux-ci diffèrent d’une région à l’autre, 201 proverbes et 31 issus quant à eu des Aurès, le pays des Chaouis.

Quant aux proverbes, l’auteur a décidé de les répartir en 9 thèmes regroupant 83 pièces en tout.

Ces thèmes sont : La nature (Agama) ; Lqaa d igenwan, Tafekka n wendan (le corps humain) ; Indhalal n tfellath (le monde de l’agriculture) ; Isufar n wutchi (Alimentation) ; Ighersiwen (Faune), Tudert an wendan (la vie sociale); Tadeyyanit (la religion).

Cette nouvelle publication fera sans doute des heureux parmi les étudiants en tamazight, les enseignants, mais également ceux qui veulent garder et préserver un peu de leur culture . Elle est éditée rappelons-le, par le HCA.

S. Amrane

Festival de Cork (Irlande du Sud) : Plusieurs films amazighs à l’affiche

octobre 16th, 2007

Des films algériens, dont Mimezrane (fille aux tresses) du réalisateur Ali Mouzaoui, et trois films de Merzak Allouache, seront projetés pour la première fois au festival de Cork, en Irlande du Sud, qui a débuté hier, et se tiendra jusqu’au 21 octobre 2007.

Au total, huit films (longs-métrages) et un documentaire algériens seront projetés lors de cet important rendez-vous cinématographie. La présence de films algériens à Cork est le fruit d’un partenariat noué depuis plusieurs années entre Cork film festival et le Festival mondial du film amazigh que dirige Si El-Hachemi Assad du Haut Conseil à l’Amazighité (HCA).

Des représentants du Festival de Cork ont déjà participé à des rencontres cinématographiques organisées par le Festival mondial du film amazigh à Ghardaïa et Tlemcen.

La présentation d’un panorama spécial Algérie, intitulé Chroniques algériennes est le résultat de la coopération entre le Festival du film amazigh et Cork festival, de plus, huit films (longs métrages) et un documentaire algérien seront projetés à l’occasion de ce festival. L’ouverture a été faite hier, avec le film Indigènes de Rachid Bouchareb, suivi des autres films retenus, à savoir Rachida de Yamina Bachir-Chouikh, Bled number one de Zaïmèche, ainsi que trois films de Merzak Allouache : Omar Gatlato, Bab El Oued city et Salut cousin.

Entre autre, le film Chronique des années de braises de Mohamed-Lakhdar Hamina, Palme d’or au Festival de Cannes en 1975, est également inscrit au programme du festival de Cork. Parmi les dernières productions qui seront présentées à cette manifestation, figure le documentaire du jeune cinéaste Salim Aggar Filming in Algiers (ça tourne à Alger), relatant la situation du cinéma algérien et la décennie noire.

Ce dernier vient d’être sélectionné au Festival du film arabe de San Francisco et au Festival international d’Amiens, prévu le mois de novembre prochain. Le Festival de Cork présentera la dernière œuvre d’Ali Mouzaoui Mimezrane (La fille aux tresses), et cela en avant-première mondiale. Ce film, qui fait connaître la culture orale berbère, a été réalisé dans le cadre de la manifestation “Alger, capitale de la culture arabe 2007″.

Enfin, des conférences et des exposés sur le cinéma algérien seront organisés par Roy Armes, auteur du Dictionnaire sur le cinéma dans le Maghreb, et Merzak Allouache.

Kafia Ait Allouache

Ouaguenoune : L’agriculture en léthargie

octobre 15th, 2007

La commune de Ouaguenoune, distante de 15 km du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est loin d’avoir exploité toutes ses ressources afin de développer son agriculture.

Plusieurs contraintes, telle que le manque d’infrastructures, le retard dans la mise en valeur des terres agricoles, la non-mobilisation des ressources en eau, pénalisent les grands et petits agriculteurs, depuis des années. Plus de 15 000 habitants dépendent du développement de ce secteur vital pour la localité. Mais pour l’heure, les ressources sur lesquelles devrait reposer le développement agricole à Ouaguenoune sont instables et se dégradent perpétuellement.

Terres, eaux, pistes, patrimoine forestier et matériel agricole sont à revaloriser et à consolider. D’autres infrastructures devront être également réalisées. A cause de l’érosion, le niveau du barrage de Djebla a fortement diminué. Construit dans les années 1960, il est doté d’un réseau d’irrigation de 455 ha. Actuellement, sa capacité est réduite à moins de 200 ha. Le système d’irrigation ne couvre cependant que 180 ha des terres agricoles, dont certaines ne sont pas cultivées.

En matière de retenues collinaires, la localité dispose d’une réserve de 5000 m3 alors que les besoins réels sont estimés à 1 000 000 m3 , pour sécuriser l’alimentation et encourager les agriculteurs à la culture des agrumes. Outre ces retenues, seulement 9 sources sur les 29 existantes ont connu un aménagement. Peu entretenues, selon les élus, les 624 puits des particuliers devraient attirer l’attention des services de l’hygiène de la commune.

En outre, la surface des terres agricoles occupe 33% de la superficie totale ( 3978 ha ) de la commune. La surface agricole utile (SAU), qui est évaluée à 800 ha, ne représente que 30% des terres agricoles et 10% de la superficie de la collectivité. De plus, 5% des terres labourables sont en jachère. Les berges de l’oued Sebaou, constituées de terres hautement fertiles, sont charriées par les flots et grignotées par les pilleurs de sable.

L’inexistance de gabions attise le phénomène d’affaissement des terrains. L’accès aux terres cultivables des zones montagneuses et la revalorisation des terres potentiellement agricoles impliquent l’ouverture et la réhabilitation d’environ 60 km de pistes. En prévision du plan directeur du développement rural intégré (PDDRI), de nouveaux matériels agricoles seront également nécessaires, en renforcement de ce qui existe déjà.

Par ailleurs, les autorités locales imputent notamment, le manque de dynamisme dans le travail de la terre à l’absence de financement. La concrétisation du programme de relance du secteur agricole dans cette zone dépend de la revalorisation des terres dans les zones montagneuses, du renforcement du système d’irrigation, de la mobilisation des eaux pluviales, et de l’interdiction du pillage du sable sur l’oued Sébaou. Le plan directeur de développement intégré, conçu par les responsables locaux, à leur tête le P/APC, propose des solutions recevables. Encore faut-il se munir d’une volonté politique indéfectible et le concours des citoyens aux projets de développement local.

Nordine Douici

Thénia : Deux terroristes éliminés, quatre militaires grièvement blessés

octobre 15th, 2007

Regain de violence islamiste en ce premier jour de l’Aïd El Fitr, à la périphérie immédiate de Boumerdès.

Un convoi militaire a été ciblé, avant-hier en fin d’après-midi dans les maquis de Mahrane, à 3 km au sud-ouest de Thénia. Selon certaines sources, quatre militaires ont été mortellement blessés suite à cet acte brutal.

Ripostant méthodiquement, les forces combinées de sécurité ont quadrillé, au cours de la même soirée, de nombreuses zones sensibles avoisinantes entre autres celles de Tizi Ouighine. Là, selon un bilan provisoire, au moins deux terroristes auront été mis hors d’état de nuire. Ce engagement s’ajoute au désamorçage d’une bombe artisanale quelques heures auparavent, sur les hauteurs de Beni-Amrane, toujours dans la même circonscription.

La situation sécuritaire demeure cependant inquiétante, puisque les commandos de l’ex-GSPC s’en sont pris encore une fois aux forces de l’ANP dans la contrée de l’ex-Ménerville.

Alors que l’après-midi du premier jour de cet Aïd semblait ordinaire, un convoi militaire fut pris sous les feux d’armes automatiques, au moment où il s’approchait de la zone de Mechrane. Les troupes de l’ANP s’apprêtaient à prendre, là leur tour de garde, dans le cadre d’une opération lancée il y a plus de deux semaines lorsqu’elles, furent surprises par les feux nourris d’un groupuscule terroriste.

L’on déplore quatre blessés dont l’état est jugé grave, suite à cette attaque.

Les victimes seront immédiatement évacuées sous escorte vers une structure sécuritaire spécialisée, a-t-on ajouté. Selon certaines informations non encore vérifiées, au moins trois d’entre-elles auraient succombé?

Entrant en action, d’autres troupes des forces locales de sécurité ont aussitôt déclenché une opération de recherche dans les maquis précités. Repérés au lieu dit Oued Tizi Ouighine, ce soir-là, aux environs de 19 h, deux terroristes seront mis hors d’état de nuire. Nos sources n’ont donné hier aucun autre détail sur cette opération de ratissage qui se poursuit.

Le même jour de l’Aïd, aux environs de 11 h, une bombe artisanale a été désamorcée dans les monts surplombant Béni Amrane, précisément à mi-chemin entre les douars de Talilt et Ath Ali.

Alertés par un villageois qui venait de remarquer un colis suspect, aux abords de cet axe, les artificiers de l’ANP sont rapidement intervenus. L’engin explosif découvert à l’intérieur d’un carton, sera aussitôt désamorcé.

Sur le versant nord, précisément dans les maquis d’Ouled Boudhar, un important contingent de l’ANP traque sans cesse les serriates sanguinaires d’El Arkam. La veille de l’Aïd, cette zone sensible a été soumise aux raids aériens relayés par les tirs de mortiers.

Le même décor est planté dans de nombreux coins de montagne de Tizi-Ouzou où, la semaine passée, cinq terroristes ont été abattus dont deux frères répondant au nom de Hamzaoui, originaires de Beni Amrane.

Salim Haddou

Tizi Ouzou : Des enseignants réclament leur régularisation

octobre 15th, 2007

Des enseignants en informatique, exerçant à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou dans le cadre du préemploi, dénoncent la précarité de leur statut.

Ayant vu leurs contrats prorogés de plusieurs mois par rapport à la durée réglementaire, ces derniers croyaient en leur régularisation, comme le stipulent les lois régissant le dispositif du préemploi. Constatant que rien n’est fait pour leur maintien en poste par l’employeur, les 25 enseignants ont adressé une requête au directeur de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou et au ministère de tutelle par le biais d’un élu à l’APW. Le collectif a été reçu une seule fois par le directeur de l’éducation.

Ce dernier leur a invoqué l’absence de postes budgétaires et leur a signifié leur remplacement imminent par d’autres diplômés de l’université, notent nos interlocuteurs. Les contestataires attestent qu’il existe actuellement une forte demande exprimée par les établissements scolaires, notamment pour l’enseignement de l’informatique (initiation).

Afin de faire valoir leurs droits, les protestataires se regroupent chaque lundi matin au siège de la direction de l’éducation, sans que les responsables ne les appellent pour une entrevue, indique un membre du collectif. Soutenus par leurs collègues, une pétition a été lancée à travers tous les lycées et rassemble, à ce jour, plusieurs dizaines de signatures.

Le collectif d’enseignants du préemploi n’écarte pas de lancer d’autres formes de protestation si leurs doléances ne trouvent pas d’issue favorable. Une expérience dans l’enseignement, engrangée durant de nombreuses années par ces diplômés de l’université, risque de partir en fumée si aucune décision n’est prise en vue de leur régularisation.

Nordine Douici

La Kabylie ancienne (1ère partie)

octobre 15th, 2007

La montagne, comme la côte qui la bordent, ont été de tout temps des lieux de peuplement et de civilisation. Les Kabyles, enfermés dans leurs montagnes ne l’étaient pas à la civilisation. Et à l’instar des autres Algériens, ils ont participé à la formation de la nation algérienne et à son identité.

La Kabylie, que le Président Bouteflika a définie un jour comme le “cœur palpitant de l’Algérie’’ est aussi l’un de ses berceaux. Ici, les vestiges remontent aux temps les plus primitifs, témoins non seulement de l’ancienneté de son peuplement, mais aussi du rôle joué dans la formation de l’Algérie.

Si le Djurdjura donne l’impression de constituer une barrière ou, comme l’appelaient les Anciens, un ‘’Mont de Fer’’ (le Mons Ferratus des Latins), il n’est une barrière, une frontière que pour les envahisseurs. En effet, la montagne, comme la côte qui la bordent, ont été de tout temps des lieux de peuplement et de civilisation. Les Kabyles, enfermés dans leurs montagnes ne l’étaient pas à la civilisation. Et à l’instar des autres Algériens, ils ont participé à la formation de la nation algérienne et à son identité.

La préhistoire

De nombreux sites montrent que la Kabylie a été peuplée très tôt. La plus importante découverte a été faite à Afalou-bou-Rhummel, à l’est de Béjaïa, non loin de la localité de Melbou. Les vestiges, retrouvés au cours des années 20, dans un abri sous roche, creusé dans une falaise surplombant la route Béjaïa-Jijel, remontant au paléolithique supérieur, c’est-à-dire à la phase la plus ancienne de la préhistoire. On a découvert, au milieu d’instruments divers, des ossements humains, parmi les plus vieux du Maghreb. D’autres fouilles, menées dans les années 80 ont permis d’autres découvertes, notamment celle d’un squelette d’homme, qui daterait de 16 000 ans avant l’ère chrétienne. Cet homme appartient à la race dite des Méchtoïdes, dont des restes ont été reconnus, pour la première fois, dans la région de Méchta el Arbi, localité à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Constantine.

L’homme d’Afalou Bou Rhummel présente, comme son congénère de Mechta El Arbi, une grande taille, un crâne allongé et des pommettes saillantes. Les Méchtoïdes ou, comme on les appelle encore, les hommes de Mechta Afalou, par référence, justement à la station de Béjaïa, sont les auteurs de la culture préhistorique, dite ibéromaurusienne, (appelée ainsi, parce qu’on croyait qu’elle était en rapport avec la Péninsule ibérique, idée abandonnée aujourd’hui), culture que l’on fait remonter à 22 000 ans. L’homme d’Afalou, qui serait l’équivalent de l’homme de Cro-Magnon Europe, était assez primitif, si on le comparait à son successeur, le Capsien, mais il présente quand même une capacité crânienne de 1650 cm3 et il connaissait une forme d’art, ainsi que le montre les figurines d’animaux en terre cuite et le morceau de céramique découverts à Afalou.

En plus de cette importante station, la Kabylie recèle des dizaines d’autres sites où des découvertes ont été effectuées depuis le dix-neuvième siècle. Des industries du paléolithique inférieur ont été reconnues à Takdempt, à 3 km à l’ouest de Dellys, à Tamda, dans la vallée du Sébaou.

Il y a aussi les abris de Gouraya, entre le Cap Sigli et l’embouchure de l’oued Isser, à l’ouest de Béjaïa, où de nombreux instruments de cette période ont été retrouvés. Au début du siècle, A. Debrudge retrouvait dans l’abri des Aiguades (Zigouate), à Béjaïa, un squelette, portant divers objets d’ornementation : un collier de coquillages perforés, des rondelles d’œuf d’autruche, des perles de corail et de cornaline ainsi qu’une boucle en cuivre.

De nombreux types de tombes préhistoriques ont été recensées en Kabylie : tumulus de pierres sèches (bazinas, kerkours), , tumulus sans fosse, tumulus à caisson,

On a longtemps cru que les monuments mégalithiques ne sont pas nombreux en Kabylie, seuls quelques dolmens ayant été signalés, à Béjaïa et dans la région de Bordj Ménaïel. Depuis, on a reconnu, sur la route littorale qui relie Tigzirt à Azeffoun, les monuments d’Aït Raouna, qui se présentent sous la forme d’allées couvertes et dont la construction est attribuée, par la tradition, à des géants !

Il s’agit d’une demi-douzaine de sépultures que le préhistorien français, G. Camps, a sondé en juillet 1954.

Il s’agit de monuments dont les parois sont faites de gros parpaings, régulièrement disposés, avec un sol dallé, les supports ayant été construits sur le dallage. Les hauteurs de ces tombes sont assez importantes, trois d’entre elles atteignent deux mètres à l’intérieur. Ces monuments sont des sépultures collectives. On a retiré du monument sondé les restes de trois personnes, mal conservés. Il semble qu’avant d’être inhumés, les défunts ont subi le décharnement, c’est-à-dire l’exposition à l’air des cadavres, jusqu’à disparition des chairs. Ce rite était assez répandu, aux temps préhistoriques et protohistoriques, chez les Berbères.

Des monuments similaires existent, plus à l’est, à Aït Garet, sur la route de Toudja à Achelouf, dans la région de Béjaïa, et à Ibarissen, village situé à 8 km de Toudja. Quand ils ont été reconnus, en 1955, ils étaient en meilleur état que les monuments d’Aït Raouna, mais ils n’ont pas bénéficié, à l’époque, à cause de la guerre de Libération nationale, de fouilles ni d’études.

L’invention de l’art

L’art berbère, comme on le sait, plonge ses racines dans la préhistoire. Il est non seulement représenté par les belles fresques du Sahara mais aussi par les dessins figurant sur les stèles et les poteries.

Aujourd’hui, on sait que la poterie kabyle est un exemple de la poterie autochtone berbère. Certes, elle présente des affinités avec les poteries des autres pays méditerranéens, mais elle n’est pas, comme on l’a d’abord cru, importée. Le chercheur anglais, J.L. Myres a même soutenu, avec assurance que la poterie kabyle et, d’une façon générale la poterie rurale algérienne, est une survivance de techniques antérieures aux Carthaginois. La preuve est que ces poteries se modèlent aussi à la main, c’est-à-dire sans l’utilisation du tour qui, croit-on, a été introduit au Maghreb, par les Phéniciens. Dès lors, la poterie kabyle est antérieure aux premiers comptoirs phéniciens et à la fondation de Carthage ! Les spécialistes pensent qu’elle remonte à l’époque néolithique. Le décor des poteries comme des tissages kabyles montrent, dans cette région, la permanence de l’art berbère, issu de la préhistoire. Si l’art kabyle est aujourd’hui fortement abstrait, il a connu, comme ailleurs, une période figurative : ce sont les belles stèles libyques représentant des cavaliers ou d’autres personnages, que nous évoquerons plus longuement dans le prochain article. Signalons que l’art a évolué vers la schématisation, c’est-à-dire par réduction des formes, passant de la représentation fidèle à la représentation symbolique.

Cet art, que certains critiques appellent ‘’primitif’’, parce que justement il réduit les chose à leur plus simple expression, procède, en effet, d’un processus d’abstraction complexe qui conduit l’artiste à projeter sa pensée et ses émotions dans les formes géométriques.

L’art devient un véritable langage, un moyen d’expression et de communication : il n’y a pas encore longtemps, les femmes kabyles communiquaient entre elles en s’envoyant des tissages dont les motifs et les couleurs étaient interprétés comme des messages, exprimant tantôt la joie, tantôt la tristesse, demandant des nouvelles de l’autre, donnant de ses propres nouvelles… Cet art ‘’primitif’’ a inspiré l’art cubiste et abstrait qui, à l’instar des poteries ou des tapisseries kabyles, interprète le monde sensible par des formes géométriques.

Si l’art kabyle et, d’une façon générale, berbère, recourt à toutes les formes géométriques, il avantage le triangle, si bien qu’on parle de schématisation triangulaire. L’artiste représente les personnages et les choses sous la forme de triangles qui reçoivent à leur tour des remplissages géométriques, sous forme de quadrillage ou alors de chevrons, de losanges etc. La schématisation peut effacer l’objet jusqu’à le rendre méconnaissable (c’est alors l’artiste qui interprète son dessin : tel signe représente un œuf, tel autre une femme, tel autre un bélier, etc.) mais elle peut garder des éléments de figuration : ainsi, par exemple, le triangle, pourvu de jambes suppose une représentation humaine. L’art abstrait –les artistes contemporains l’on assez revendiqué- est le domaine de la liberté, de l’imagination, de la fantaisie même : les Kabyles et les Berbères en général peuvent se vanter, des milliers d’années avant Degas ou Picasso, d’avoir pratiqué cette forme d’art.

(A suivre)

S. Aït Larba

Maâtkas : Plusieurs villages préparent “Timechret”

octobre 11th, 2007

Ne pouvant, sans doute, pas déroger à la sacrée règle de tenir la traditionnelle “timechret” de l’Aïd, plusieurs villages de la circonscription s’attellent à préparer ce rendez-vous socioculturel.

En effet, il convient de souligner que ce rituel consiste en l’abattage de plusieurs ovins ou bovins dans un village pour les besoins d’une répartition équitable de la viande entre les villageois qui cotisent tous pour la circonstance, excepté les démunis pour lesquels cette opération est effectivement destinée.

Les plus nantis, en guise de solidarité et de générosité, offrent le plus souvent beaucoup plus par les “waâda” (dons) pour renflouer les caisses de “tajmaât”. Il faut dire que le jour “j”, c’est une véritable kermese qui envahit les villages qui organisent cette fiesta, au grand bonheur particulièrement des chérubins mais aussi des adultes qui se retrouvent tous ensemble dans un climat de fraternité et de convivialité.

Des plats de couscous copieusement préparés et garnis par des familles sont servis dans les placettes villageoises où l’on croirait que c’est un véritable concours gastronomique au grand bonheur des gourmands. Toutefois, ils mérite de souligner que plusieurs autres villages, notamment les plus surpeuplés tels Aït Ahmed, Aït Zaïm… ont déjà renoncé à cette traditionnelle “timechret” pour maintes considérations.

La solidarité durant l’Aïd dans ces villages se fait d’une façon plus discrète. C’est dire enfin, qu’en matière précisément de solidarité, celle-ci est toujours omniprésente mais sous différentes facettes dans nos villages. Qu’à cela ne tienne, pourvu que ça dure !

Idir Lounès

Tizi Ouzou : L’intercommunalité à l’ordre du jour

octobre 11th, 2007

Une charte intercommunale a été adoptée récemment par 8 communes des daïras de Tigzirt, Makouda et Ouaguenoune. Ces localités qui se situent au nord de la wilaya de Tizi Ouzou, regroupent les communes de Boudjima, Ouaguenoune, Aït Aïssa Mimoun, Makouda, Timizart, Tigzirt, et Iflissen.

La commune de Mizrana s’est retirée pour des raisons non expliquées. Pour expliciter cette initiative, une conférence de presse a été animée par les élus de la communauté des communes conjointement avec le P/APW de Tizi Ouzou, au siège de l’assemblée de wilaya. Cette nouvelle « stratégie » se veut, selon ses concepteurs, une alternative aux présentes méthodes archaïques.

Elle permettra aussi de rompre avec le travail dans le cloisonnement d’une seule commune avec les anciens outils de gestion. En effet, pour les initiateurs de cette option, plusieurs problèmes d’ordre socio-économique n’ont pas trouvé d’issue à l’ombre du système conventionnel. A fortiori, les assemblées trouvent de plus en plus de mal à administrer une population galopante et un vaste territoire au relief accidenté avec des moyens financiers et matériels dérisoires.

« Nous sommes convaincus que cette intercommunalité apportera ses fruits, en conjuguant les effort de toutes les communes concernées. Ensemble, on peut trouver des solutions aux multiples problèmes communaux », ont déclaré les signataires de la charte. En guise d’illustration, les membres donnent comme exemple deux actions communes concrétisées lors du nettoyage des plages de Tigzirt l’été passé ou encore le combat contre les récents incendies où les municipalités ont mobilisé tous leurs moyens en matière de camions-citernes et de personnel.

Par le biais de cette « approche », les élus prévoient de s’attaquer aux problèmes qui urgent. Notamment, ceux de l’environnement, telle que la gestion des déchets ménagers (leur collecte et leur enfouissement). Au plan économique, il est envisagé de prendre en charge de concert la viabilisation des zones industrielles et la création des conditions favorables à l’investissement. De plus, l’on prévoit l’ouverture d’un axe routier stratégique reliant toutes les collectivités concernées. D’autres avantages sont prêtés à la charte.

Il s’agit, précisent les conférenciers, « d’aller vers plus d’autonomie financière, une meilleure décentralisation mais aussi pallier les déficits de l’administration ». Par ailleurs, il est plausible pour certains observateurs de penser que le contexte duquel est lancée cette démarche n’est pas fortuit.

L’on est, en effet, à deux mois de la fin des mandats locaux. D’autres sont sceptiques quant à l’aboutissement, le maintien et la continuité de cette option après le renouvellement des assemblées populaires. La charte intercommunale de développement dans sa nomenclature actuelle est un programme riche mais très vague et ambigu. Il n’explique pas les mécanismes et les moyens pour emmener à quai cette politique. Lâchés par les chefs de daïra qui craignent un conflit de prérogatives, nos interlocuteurs se contentent du soutien du wali.

Nordine Douici

Aït Abdelmoumène : Grève des transporteurs

octobre 11th, 2007

Les transporteurs de voyageurs du village Aït Abdelmoumène dans la commune de Tizi N’tleta, à quelques encablures du chef-lieu de la daïra des Ouadhias, sont depuis dimanche en grève illimitée.

« Nous dénonçons le mépris des autorités locales qui nous ont chassés de la ville », peut-on lire sur l’appel des grévistes affiché un peu partout dans le village. En effet, ce sont les responsables de la commune de Souk El Tenine, accompagnés par les services de sécurité, qui ont procédé dans la journée du samedi à l’évacuation d’une partie du parc communal servant de station des transporteurs de la ligne Aït Abdelmoumène vers Souk El Tenine.

L’initiative vise, selon l’APC, à désengorger la ville qui se trouve étouffée par la densité de la circulation. Cependant, les grévistes réfutent cet argument : « Il s’agit d’une mesure discriminatoire à notre encontre. Comment expliquer le fait que cette mesure n’ait touché en définitive que les transporteurs de notre ligne.

C’est inadmissible », nous déclare l’un des grévistes. Il faut dire que l’appel à la grève lancé la veille a été largement suivi. Des citoyens ont été transportés par l’un des bus de l’APC durant la matinée. Ainsi, les habitants du village d’Aït Abdelmoumène se sont remis à la marche à pied, qui s’ajoute à la lourdeur d’un quotidien noirci par la cherté de la vie. À signaler que le président d’APC de Tizi N’tleta, M. Souam, a pris attache avec son homologue de Souk El Tenine pour tenter de trouver une issue à ce problème.

A. N. A.