Programmes de logement à Tizi Ouzou : Les livraisons au compte-gouttes

janvier 20th, 2008

La réalisation des programmes de logement, tous segments confondus, est soumise à un rythme ralenti dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Que ce soit dans le cadre de l’habitat rural, le logement social participatif (LSP), le logement social locatif ou celui de l’AADL, les taux d’avancement des travaux enregistrés sont loin d’être satisfaisants tels qu’ils l’ont été présentés lundi dernier au conseil de wilaya. S’agissant de l’habitat rural lancé en 2004 et dans le cadre duquel Tizi Ouzou a eu un quota global de 20 050 aides, il n’y a eu que 3 091 logements qui ont été réellement achevés à la fin de l’année 2007, soit un taux de 15,42% seulement, selon la Direction du logement et de l’équipement public de wilaya (DLEP). Ceci au moment où le lancement des travaux concerne 15 525 unités. Le retard dans l’achèvement des travaux est dû principalement aux mesures bureaucratiques draconiennes auxquelles sont soumis les bénéficiaires de cette subvention de 500 000 DA attribuée par la CNL (Caisse nationale de logement). Toutefois, il y a lieu de relever que le nombre des prétendants au dispositif de l’habitat rural à travers toute la wilaya dépasse le quota que le ministère de l’Habitat a accordé à Tizi Ouzou, lorsque l’on sait que 31 220 demandes d’aide au total ont été enregistrées au niveau de la CNL. Par région, il est à signaler que le taux le plus élevé en matière des livraisons est enregistré dans la daïra de Ouaguenoun. Sur un quota de 980 unités, 467 viennent d’être achevées, soit un taux de 47,65%. Tandis que la daïra d’Azeffoun enregistre le taux de réalisation le plus faible à l’échelle de la wilaya ne dépassant pas les 7,14%, puisque sur les 1190 aides accordées à la daïra, seuls 85 logements ont été définitivement achevés. Azazga et Draâ El Mizan, pour leur part, se distinguent pour être les daïras qui ont bénéficié du plus grand quota dans le cadre de ce programme avec respectivement 1500 et 1350 aides. Mais les réalisations dans ces deux daïras traînent toujours puisqu’à la fin de l’année dernière, les livraisons n’ont pas dépassé les taux respectifs de 14,4% pour la première et 25,11% pour la seconde. Le même constat se dégage de la situation des différents programmes LSP arrêtés au 12 janvier. Sur un programme global de 8042 logements projetés entre 2004 et 2008, il n’y a que 1407 unités qui ont été achevées, soit un taux de 17,5%. Les retards, quant à ce type de logement, sont imputés dans la plupart des cas aux difficultés inhérentes à la régularisation des assiettes foncières et à la délivrance des permis de construire, selon les promoteurs immobiliers chargés de la réalisation desdits programmes. Le logement social locatif, lui aussi, n’est pas épargné par les difficultés liées à l’aménagement des assiettes de terrain devant accueillir les différents programmes projetés. Pour ce type d’habitat, il y a lieu de relever que sur un total de 3400 logements notifiés, il y a 1450 non encore lancés, alors que 298 unités sont à l’arrêt après le démarrage des travaux. En outre, l’épineux dossier des logements sociaux squattés, et dont le nombre dépasse le millier, a été totalement évacué lors de cette réunion de l’exécutif de wilaya. Enfin, l’AADL, de son côté, s’est engagée à livrer 599 unités au cours de cette année 2008, et ce, à travers les sites de Tadmaït, Draâ Ben Khedda et Oued Fali.

Mohamed Naïli

Aïn El Hammam. Calvaire à l’état civil

janvier 20th, 2008

La pression est quotidienne sur le service d’état civil de la mairie de Aïn El Hammam.

Il serait plus facile d’obtenir un visa pour l’étranger que de demander une pièce d’état civil, commentent ces dizaines de personnes qui prennent d’assaut les guichets. Même après l’élargissement de nouveaux bureaux et de la salle d’accueil, le siège de l’APC de l’ex-Michelet n’arrive pas à contenir tout ce monde qui se bouscule devant les guichets d’état civil. Même les personnes âgées venues des localités voisines — parfois de très loin — pour un document d’état civil attendent dans l’indifférence. La tâche n’est pas facile aussi pour les agents de bureaux de l’ex-commune mixte du Djurdjura, (pour la plupart, ce sont des jeunes filles employées dans le cadre du filet social) pour répondre aux besoins de pas moins de onze communes dont, entre autres, Ath Ouacif, Illilten, Ath Yahia, Yatafen… « Pourquoi ne pas décentraliser l’essentiel de ces documents aujourd’hui, alors que les moyens informatiques peuvent être utilisés et faciliter ainsi la pénible tâche aux agents et aux citoyens », se demande un sexagénaire venu d’Iboudraren (25 km). Par ailleurs, dans ces moments de calvaire bureaucratique, le plus chanceux est celui ou celle qui connaît un agent qui lui glisse le papier derrière le guichet.

Arezki B.

Younès Adli. Auteur scénariste : « A la fois amour, révolte et errance »

janvier 17th, 2008

On lui doit le scénario du premier feuilleton sur Si Mohand Ou M’Hand, bientôt diffusé par la télévision algérienne.

- Quel sentiment éprouvez-vous après avoir mené le travail d’écriture du scénario de ce feuilleton ?
- Sincèrement, il n’est pas facile de rendre avec des mots un sentiment qui vous prend par la sublimité d’une culture abyssale, mais d’une culture qui est la vôtre et dont vous vous revendiquez fièrement. Aujourd’hui, Si Mohand est aussi vaste et généreux que cet orgueil qu’il réveille en nous. Faire communion de pensée et de sentiment avec ce poète d’exception, le temps de concevoir et de mettre sur papier le scénario, est un ensemble de moments que l’on ne peut pas décrire mais que l’on vit d’une façon particulière. Des moments faits, parfois de cette satisfaction d’avoir cerné le sujet, et quelquefois de cette crainte vague de l’avoir insuffisamment approché. Dans tous les cas de figure, Si Mohand Ou M’hand restera ce symbole qui traversera encore le temps. Je reste persuadé que chaque génération aura à faire un travail sur son œuvre et se demandera comment tirer des enseignements et des valeurs de sa poésie ou encore apprécier et mettre en avant la beauté amoureuse et la magie de ses vers. A chaque génération son regard, mais, Si Mohand en a guidé quelques-unes déjà…
- Avez-vous eu la latitude de rendre toute la richesse historique et psychologique du personnage ?
- Difficile à dire… Au départ, le pari à relever consistait à réussir, le temps et l’espace d’un feuilleton, de faire observer une halte à cet insaisissable poète. Toutes proportions gardées, je pense que l’essentiel du génie, du souffle et des péripéties du personnage ont été abordés à travers une écriture vivante, la majeure partie du temps. Il a fallu également ménager l’attractivité d’un produit télévisuel tel que le feuilleton et la rigueur doublée du solennel qu’exige de nous l’Histoire. C’est ainsi qu’avant l’arrivée des Français, la Kabylie, du temps des Turcs, c’est-à-dire celle des grands-parents de Si Mohand, a trouvé place dans les premiers épisodes. Et pour cette période, le clin d’œil à un Youcef Oukaci était inévitable (Ndlr : plus ancien poète kabyle connu, né vers 1680). Mais, il a fallu aussi, par exemple, que le suspense et les rebondissements susceptibles de caractériser la fin d’un épisode et le début du suivant soient intégrés. Ce qui, de prime à bord, n’est pas évident pour ce genre de thème. Cependant, l’avantage d’un feuilleton est tout ce temps qu’il vous libère pour traiter de votre sujet.
- Il y a quand même dans votre cas vingt-cinq épisodes ?
- Oui, chacun dure une quarantaine de minutes. Vous voyez qu’il y a du temps, mais ce temps il faut bien entendu le meubler de matière, et pas n’importe laquelle. Si Mohand est un sujet délicat et sérieux. Pour le rendre à l’écran, il faut être honnête avec soi-même et avec les autres. Il ne s’agit pas de soliloquer. Il ne faut pas oublier que tout autour du poète, il y a un milieu qui l’a éduqué et formé à sa culture, aussi bien de vie en temps relatif de paix, que de résistance en temps quasi-permanent d’agression et de guerre. On ne pouvait pas occulter des personnages de la trempe de Fadhma N’Soumer, Si L’Hadj Amar, Mohand Ouferhat des Aït Irathen, Si Mohand Ben Abderrahmane des Aït Mansour, Si Seddik Ouarab, puis, un peu plus tard, Cheikh Ahddad, Cheikh Mohand Ou L’Hocine, Fadhma Ait Mansour et Boulifa, sans oublier les poètes comme Bachir Amellah, Youcef Oulefki ou encore El Hadj Ouhouach. Ces phases principales d’évolution de Si Mohand étaient imprégnées de l’immense littérature orale comme des productions écrites des siens. Lettré qu’il était, il s’était nourri de toute la pensée kabyle, aussi bien philosophique que sociale, juridique et même politique. Le poète a été d’ailleurs amené à mettre cette littérature et cette pensée à l’épreuve de nouveaux espaces, dans le tourbillon de son errance sociale et spatiale provoquée par l’arrivée du corps expéditionnaire français dans son massif natal.
- Traduire vingt-cinq épisodes du français au kabyle, c’est beaucoup de travail. Un double travail même…
- Effectivement, pour asseoir l’écriture et proposer à la Télévision, il a fallu le faire en français. Jusqu’à maintenant, on procède de la sorte. Ensuite, vient tout le travail à accomplir en kabyle. Mais, à ce niveau, il ne s’agit pas de traduction. Vous entrez dans une tout autre phase : celle de la création des dialogues en kabyle. Nous passons, par conséquent, de la langue de Molière à la langue de Si Mohand. Deux registres tout à fait différents. Et comme nous avons commencé par la Kabylie de 1820, cela a nécessité pas mal d’efforts de recherche, y compris sur le langage, les expressions qui pouvaient avoir cours à cette époque mais qui sont moins usitées de nos jours et que, par conséquent, on aurait tendance à oublier. C’est valable aussi pour la période française qu’a vécue Si Mohand, et qui est pourtant plus proche de nous. Un exemple pour mieux nous situer : à cette époque précise, pour signaler l’arrivée des gendarmes français, les gens s’alertaient aux cris de : « ucanen, ucanen ! » (les chacals, les chacals !). Aujourd’hui, on dirait plutôt ijadarmiyen », qui est une reprise déformée du mot gendarme.
- Peut-on dire de Si Mohand qu’il est un bon personnage pour l’écran ?
- Force est de constater qu’il y a très peu de feuilletons ou de longs métrages sur les grands poètes du monde. Le fait qu’il y ait peu de feuilletons et de films longs métrages sur les grands poètes de ce monde est un tort porté à notre monde justement. La violence et les gangs se sont accaparés beaucoup d’écrans, la médiocrité aussi. Mais, que voulez-vous qu’ils inspirent de nos jours ? Quant à Si Mohand Ou M’hand, il est certainement un bon personnage de film, un personnage qui inspire de meilleurs sentiments. Notre poète est un témoin exceptionnel du XIXe siècle, un siècle où la colonisation en général a cru devoir et pouvoir façonner le monde à sa mesure. En face, Si Mohand était à la fois amour, révolte, errance, condition humaine, résistance…En déportation, Louise Michel et d’autres Français révolutionnaires de la Commune de Paris ont côtoyé la poésie de Si Mohand qui a été une continuité historique, sociologique et psychologique pour les nombreux kabyles déportés dans les bagnes, en Nouvelle-Calédonie et à Cayenne après 1871. A la même époque, Mohand Ou Abdoun, un des compagnons d’Arezki L’Bachir (Ndlr : tous deux grands bandits d’honneur), a vécu les affres du bagne avec le fameux « Papillon ». Il réussit à s’évader à deux reprises, ce qui était exceptionnel dans cet univers. Voilà ce que le cinéma gagnerait à montrer pour un monde plus proche de l’homme et de ses aspirations, faites de paix et d’amour en finalité. Il y a également d’autres personnages et thèmes de notre Histoire qui peuvent nous faire rattraper des années et des années de retard s’ils sont correctement portés à l’écran et voyagent à travers le monde. Nous accusons un déficit énorme sur le plan de l’image. Pour tout cela, consacrer le premier feuilleton en tamazight à Si Mohand est symbolique. Ce feuilleton sera certainement rentable pour nous sur le plan du comportement social et de l’image du pays.
- Comment s’est faite votre rencontre avec le réalisateur Ammar Arab et comment s’est déroulé le tournage du feuilleton ?
- La rencontre s’était tout simplement faite autour de notre passion partagée pour Si Mohand. Tout comme j’ai écrit mon ouvrage sur le poète avec le regard que l’on porte sur un aïeul de cette dimension, Ammar Arab a tenu à rendre Si Mohand à l’écran dans le même rapport à cette grandeur, avec, en prime, le souci de ne pas gâcher cette représentation que chacun d’entre nous se fait du personnage. Quant au tournage, c’est avant tout le travail du réalisateur, et cette fois, Si Mohand a eu la « chance » d’être confié à un professionnel qui a déjà produit pour la télévision nationale et les télévisions étrangères. Je n’ai malheureusement pas assisté à ces moments particuliers de la vie du film, occupé que j’étais à terminer mon dernier ouvrage, un roman historique sur les Nubel. J’avais arrêté auparavant l’écriture de ce livre pour me consacrer entièrement au scénario de Si Mohand. Il a fallu, par conséquent, rattraper tout ce temps-là. Vous voyez, je découvrirai donc le feuilleton en même temps que vous !

Repères :

Né le 14 décembre 1953 à Aït Khellili (Kabylie), Younès Adli est à la fois journaliste et écrivain. Il est licencié en sciences politiques de l’Université d’Alger et titulaire d’un DEA. en histoire et civilisations de l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales de Paris. Il prépare actuellement un doctorat à l’INALCO de Paris (Institut des langues et civilisations orientales). Militant de la cause amazighe, de la démocratie et des droits de l’homme, il avait été membre fondateur et premier directeur de la publication de l’hebdomadaire Le Pays-Tamurt. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le patrimoine culturel et l’histoire du pays et co-auteur de scénarios de films longs métrages et de feuilletons télé. Il est producteur de l’émission hebdomadaire « Notre histoire » et d’une chronique quotidienne intitulée « L’histoire au jour le jour » à la chaîne II de la radio nationale. Il est membre d’organisations internationales comme la FIJET (Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme) et l’OMJET (organisation méditerranéenne similaire).

Saïd Gada

Commune de Aïn El Hammam : A quand l’ouverture du marché couvert ?

décembre 29th, 2007

L’organisation de l’activité commerciale à Aïn El Hammam n’est pas bien prise en charge. Il y a plus d’une décennie, quelque 75 stands pour commerces multiples ont été attribués à des commerçants dans un cadre social.

Il a été convenu que la décision serait suivie d’engagement à payer le loyer à compter de 2002. Aujourd’hui, en raison des manques dans la gestion, certains bénéficiaires ont dénoncé le laxisme et le laisser-aller des autorités locales. A ces dernières, les commerçants leur reprochent le retard enregistré dans l’ouverture réelle du marché. Les lieux connaissent en effet, une dégradation avancée. Les locaux commerciaux servent de toilettes publiques, alors que d’autres deviennent des réceptacles pour des eaux usées qui ruissellent du bâtiment longeant la rue principale (colonel Amirouche). « L’élu sortant nous a suggéré d’occuper les lieux, mais nous ne pouvons pas travailler dans cet endroit sans une décision officielle et sans la viabilisation », dit A. Saâdi, un bénéficiaire déçu. En effet, l’état catastrophique de ces boxes à usage commercial où même l’installation électrique a été arrachée n’a préoccupé que quelques commerçants qui, malgré les embûches, ne cessent de revendiquer le cahier des charges qui est l’application de la décision d’attribution. « Nous avons décidé de rafistoler cet espace et les frais seront à notre charge. Le dernier des locataires aura à débourser au moins 50 000 DA pour remettre en état les lieux », ajoute notre interlocuteur. Outre le manque à gagner pour l’APC, ce sont trois postes de travail permanents qui sont en suspens. En effet, l’ouverture de ce marché permettrait une rente importante à l’APC et certains commerçants se sont engagés à recruter au moins trois agents de sécurité pour assurer le gardiennage. « Si on avait réhabilité le marché couvert, il y a 10 ans, des millions de dinars auraient pu être réinvestis dans le développement local de notre commune », dit amèrement un locataire. Aujourd’hui, n’étaient la dégradation avancée et les dégâts causés par les infiltrations, certains commerçants seraient tentés de vendre leurs produits. Les commerçants sont à présent décidés à défendre leur gagne-pain. Les autorités de la commune sont interpellées pour agir et doter la ville de Aïn El Hammam d’un marché à la hauteur de cette importante cité.

Arezki B.

Tizi Ouzou : La RN25, un calvaire pour les automobilistes

décembre 29th, 2007

La RN25, reliant la wilaya de Tizi Ouzou à celle de Bouira sur une longueur d’une quarantaine de kilomètres, devient au fil des années impraticable pour ses usagers.

L’insécurité est permanente, en raison des maquis qui l’entourent sur plus de trente kilomètres, relevant des communes d’Aït Yahia Moussa et de Draâ El Mizan. Ainsi, cette route a été durant plusieurs années l’endroit privilégié pour les groupes armés qui, profitant de l’absence de points de contrôle des services de sécurité sur une grande distance, dressent de faux barrages en toute quiétude. En outre, cet important axe routier a enregistré, à lui seul, ces six derniers mois, plus d’une vingtaine d’accidents de la circulation. La multiplication des accidents sur cette route, à grand trafic, s’explique, selon ses usagers, par plusieurs raisons. D’abord, son étroitesse dans de nombreux endroits. Le nombre des usagers de cette route nationale a augmenté à cause de l’absence d’une autre voie de communication pouvant répondre à la demande de cette partie de la wilaya. Pour rappel, cette route a été réalisée par l’armée française à l’époque coloniale. Des années après l’indépendance, toute la région du sud de Tizi Ouzou, mais également de Bouira, utilise cette route. A cela, s’ajoute la dangerosité particulière de cette route, caractérisée par une multitude de virages dangereux qui se succèdent sans la moindre signalisation. Ce qui est fréquent sur cette route, ce sont aussi les dérapages. Par ailleurs, les nombreux usagers soulignent la responsabilité humaine dans tous les accidents. En effet, malgré toutes les difficultés énumérées ci-dessus et l’existence rare de panneaux de signalisation routière, les usagers ne respectent pas la limitation de vitesse qui est de 60 km/h.

Talbi Madjid

Makouda : Ecoles démunies

décembre 29th, 2007

Des manques sont signalés au niveau de plusieurs écoles primaires dans la commune de Makouda. Les problèmes soulevés par les parents d’élèves sont généralement liés aux mauvaises conditions scolaires des enfants au sein de ces établissements scolaires.

L’aménagement des sanitaires (toilettes) dans plusieurs écoles de cette localité est totalement négligé depuis plusieurs années. C’est le constat qu’on a fait au niveau de l’école primaire Mohammed Saïd Kasmi de Tala Bouzrou, considérée comme la plus importante au niveau de la commune. Le chauffage au niveau de ce même établissement est toujours inopérant, a-t-on noté. Toutefois, depuis l’année dernière, la qualité des repas s’est nettement améliorée. Cependant, si la qualité nutritionnelle n’est pas mise à l’index au niveau de cette école, ce n’est pas le cas de l’école d’Agouni Hamiche. Dans cette dernière, on indique que ce sont des stagiaires recrutés dans ce cadre de l’emploi de jeunes qui préparent les repas pour les élèves. Ce problème a été signalé aussi par certains citoyens dans la région d’Attouche qui indiquent que les enfants scolarisés au niveau de l’école Akli Babou souffrent de la mauvaise qualité des repas offerts aux élèves. En outre, un grand déficit en espaces verts et sportifs a été encore constaté dans plusieurs infrastructures éducatives. Les aires qui existent ne sont pas adéquates à la pratique sportive, vu les dangers et risques qu’elles présentent. « Comment pourrait-on pratiquer le sport sur un terrain en béton sans risque de se blesser ? », s’interroge un jeune enseignant. L’alimentation régulière de certains établissements scolaires en eau potable est aussi problématique. La réalisation des bâches à eau dans toutes les écoles primaires est souhaitée pour éviter des éventuelles perturbations en alimentation d’eau potable. Cela renforcera sûrement la qualité d’hygiène au sein de ces écoles. A la différence des CEM et des établissements du secondaire qui ont un budget spécial du ministère de l’Education, les conditions au niveau des écoles primaires ne sont toujours pas satisfaisantes vu qu’elles sont prises en charge par l’APC.

M. Feddoul

Illilten (daïra d’Iferhounène) : Les citoyens se prennent en charge

décembre 24th, 2007

Ils vivent entre ciel et terre. Et ils se nourrissent d’espoir et de solidarité. Ces deux mots résument à eux seuls le quotidien des habitants d’Illilten, une commune de la daïra d’Iferhounène, distante de 74 km à l’extrême sud-est de Tizi Ouzou.

Depuis l’indépendance du pays, en 1962, cette contrée enclavée de la Haute Kabylie semble être quasiment oubliée des pouvoirs publics. Accrochés à cette majestueuse montagne du Djurdjura, les 14 000 habitants que compte Illilten ont en effet appris à se prendre en charge du mieux qu’ils peuvent pour survivre dans une région hostile à toute forme de développement. Situé à plus de 1000 m d’altitude, Illilten n’a presque aucun atout pouvant retenir ses habitants sur place. L’accès à la région est d’abord difficile. La seule route qui y mène est dangereuse à la circulation, surtout en période hivernale à cause du verglas. La moindre petite neige isole davantage une population qui ne sait pas à qui crier son désarroi. Si ce n’était l’argent des retraités de France, la misère serait encore plus grande lorsque l’on voit l’ampleur du chômage dans la région. A Igfilen, un petit hameau de près de 700 âmes, l’absence de l’Etat est des plus flagrantes. L’école primaire du village est construite sur un terrain acheté à un privé par les villageois. L’éducatrice qui s’occupe des enfants est payée par les parents qui déboursent 300 DA/par enfant/par mois. Le dossier de recrutement de cette jeune diplômée dans le cadre du pré-emploi est resté sans suite. Pour se rendre au collège d’El Had, le chef-lieu de la commune, les élèves se déplacent à pied sur plus de 3 km. Le problème d’alimentation d’Igfilen en eau potable est partiellement réglé grâce à l’aménagement de deux sources naturelles situées en haut du village. Mais chaque foyer a dû payer la forte somme de 30 000 DA. Le projet a coûté plus de 90 millions de centimes, apprend-on des membres du comité du village. Ces derniers affirment qu’une partie de leur village n’est toujours pas assainie. Certains foyers ne sont pas alimentés en eau et en électricité. « Les agents de Sonelgaz ne sont même pas venus pour faire les branchements nécessaires », dénonce l’un des riverains, un émigré en retraite. Les fiches techniques concernant l’aménagement du village, établies par les services techniques, sont restées sans suite, ajoute-t-on par ailleurs. Pour se chauffer durant la saison hivernale, les habitants d’Igfilen et de la quasi-majorité des foyers de la commune recourent à l’utilisation du bois. Certains sont contraints d’acheter ce bois chez les autres à 7500 DA pour un camion de petit tonnage. L’alimentation en gaz butane demeure insuffisante durant la saison hivernale où l’utilisation de ce produit est importante. En cas d’intempéries, la commune d’Illilten ne dispose que d’une seule pelle mécanique et d’un rétrochargeur. Le chasse-neige promis par les responsables de la wilaya de Tizi Ouzou n’est toujours pas livré. Les fortes neiges d’avril 2005 marquent toujours les esprits d’une population qui se dit être livrée à elle-même. En ce qui concerne l’alimentation en différents produits alimentaires, les commerçants d’Illilten se déplacent au marché d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, distant d’à peine 30 km. En l’absence des pouvoirs publics, les habitants d’Illilten appréhendent mal la saison hivernale qui s’annonce déjà rigoureuse.

Couverture sanitaire quasi inexistante

La commune montagneuse d’Illilten, dans la daïra d’Iferhounène (74 km au sud-est de Tizi Ouzou) est dépourvue de toute structure sanitaire capable de répondre à la forte demande en soins de la population locale. Le seul centre de santé, construit au village de Tizit, tourne au ralenti. Un seul médecin, un infirmier et un dentiste y sont affectés. Le centre ne dispose pas de moyens nécessaires pour la prise en charge d’une population d’environ 14000 âmes. Ne disposant pas d’une ambulance, l’évacuation des malades en cas d’urgence vers la polyclinique d’Iferhounène ou l’hôpital de Aïn El Hammam devient difficile, ajoute-t-on. Les trois salles de soins sont ouvertes au niveau des villages de Taourirt Amrous, Zoubga et Taourirt Ihdaden. Parfois, ce sont les comités de villages qui équipent ces petites salles en produits de première nécessité tels que les pansements, les seringues, l’eau oxygénée, etc. Le chef-lieu n’a bénéficié d’aucune structure de santé, aussi petite soit-elle, pour répondre aux besoins urgents en soins des riverains. Au niveau de toutes les écoles de la commune, il n’existe aucune unité de dépistage scolaire. Le projet d’ouverture d’une UDS serait détourné vers une autre région, dit-on à Illilten.

Lyès Menacer

Igfilen : Une école à l’abandon

décembre 24th, 2007

L’école primaire d’Igfilen, dans la commune d’Illilten, est à l’abandon. Construite sur un terrain privé acheté par les citoyens, cette école dispose uniquement de trois salles de cours et d’un logement de fonction. L’établissement est géré par enseignant qui assume en parallèle le poste de directeur. Les autres enseignants sont des vacataires. Depuis son ouverture en 1994, l’école n’a bénéficié d’aucune opération d’entretien digne de ce nom. La peinture des murs n’a jamais été refaite. Les gouttières ne sont pas réalisées. La toiture n’arrive plus à retenir les eaux de pluie à certains endroits. La cour n’a pas été aménagée et les eaux d’assainissement sont déversées dans une fosse septique. La réalisation d’un mur de soutènement du haut côté de l’établissement attend toujours. Cette situation est presque celle des autres établissements scolaires de la commune d’Illilten qui attendent une meilleure et sérieuse prise en charge de la part des pouvoirs publics qui avaient pourtant promis de donner la priorité aux écoles situées dans les zones montagneuses et enclavées de la wilaya de Tizi Ouzou.

L. M.

Le nouvel esclavagisme

décembre 24th, 2007

Le chômage pousse certaines personnes à tout faire, dit-on. Même à s’engager dans un travail pour lequel elles ne seront jamais payées. C’est le cas de près d’une dizaine de jeunes chômeurs de la commune d’Illilten, dans la daïra d’Iferhounène.

La majorité, ce sont des filles qui ont été recrutées, soi-disant, dans le cadre du filet social durant le mandat de l’assemblée populaire sortante, issue des partielles du 29 novembre 2005. Ces dernières ont été engagées sur des décisions d’affectation fictives, signées par l’ex-P/APC, apprend-on. Pis encore, l’ex-P/APC aurait signé des engagements où il aurait promis la régularisation de la situation de ces jeunes recrues dès que de nouveaux postes seront dégagés au profit de la commune. Pendant dix mois pour certains, ces jeunes désespérés par le chômage endémique qui touche toute la région n’ont perçu aucun centime, encore moins bénéficié d’une couverture sociale en cas d’accident de travail, surtout. Selon le nouveau président d’APC d’Illilten, le nombre de postes octroyés à la commune étant limité, ces victimes d’un nouvel esclavagisme ont accepté de travailler parce qu’elles avaient gardé espoir d’être régularisées un jour. Mais ce n’était qu’un leurre. La commission sociale de l’assemblée a promis de s’atteler à résoudre ce problème sans faire trop de dégâts. Le P/APC écarte toutefois le paiement de ces jeunes pour la période ayant précédé son mandat. Pour l’instant, les jeunes en question ont été invités à cesser les activités qu’ils assuraient auparavant. Mais certains refusent de se soumettre à la décision de la nouvelle assemblée qui dégage toute responsabilité en cas d’accident. Les autorités concernées ont été informées de cette bévue, inédite dans les annales de la commune. D’autres cas similaires pourraient exister dans la commune d’Illilten car il ne s’agit là que des victimes qui se sont manifestées pour « réclamer leurs droits », indique-t-on. Notons que la commune d’Illilten compte environ 14 000 âmes dont une grande partie de la population est jeune. L’absence des pouvoirs publics dans cette région a ouvert la voie à tous les abus, au sein même des institutions publiques censées porter aide et assistance aux citoyens de la région.

Lyès Menacer

Bouhinoun : Les citoyens protestent

décembre 24th, 2007

Des citoyens de Bouhinoun (Tizi Ouzou) ont bloqué la circulation samedi dans la matinée à hauteur de la cité des 600 Logements Eplf pour protester contre l’état délabré d’une partie de la route menant vers leur village. Des pneus enflammés et des barricades de fortune ont été dressés sur les lieux, empêchant le passage des véhicules. Ce n’est qu’après l’intervention d’un groupe d’élus à l’APC de Tizi Ouzou que le sit-in a été levé, sans heurts, aux environs de 11 h. Selon des citoyens rencontrés sur place, plusieurs requêtes ont été adressées aux autorités concernées pour procéder à la réfection de ce tronçon. Des habitants de la cité des 600 Logements Eplf de Tizi Ouzou qui se sont joints à cette action de protestation ont dénoncé de leur côté la dégradation avancée des accès menant aux bâtiments. « En hiver, il est pratiquement impossible de passer au milieu des flaques d’eau qui se forment devant les bâtiments », déplorent-ils. Ils demandent par ailleurs la délocalisation d’une décharge publique improvisée à quelques mètres des habitations.

Ahcène Tahraoui