L’HABITAT A TIZI-GHENIFF : Des centaines de familles en quête d’un logement décent

octobre 24th, 2007

Usées par la précarité, de très nombreuses familles de la daïra de Tizi-Gheniff occupent des logis indécents. Pour y remédier, malgré l’instauration de formules diverses pour venir en aide à cette catégorie sociale vulnérable, notamment l’aide à l’autoconstruction destinée particulièrement aux ménages démunis, possédant des lots de terrain à bâtir, le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS), un système quasi inconnu, le Fonds national d’aide au logement (Fonal), la Caisse nationale du logement (CNL), la location-vente, le logement social participatif et autres, le problème est loin d’être réglé.

Le type le plus convoité s’avère le LSP. Ainsi, le premier quota en construction dans la daïra de Tizi- Gheniff, qui compte un peu plus de 50 000 âmes, a été de 50 logements. Il date depuis 2001, mais sa réalisation dont le délai est de 22 mois, n’a été entamée qu’au début de l’année écoulée. D’autres chantiers viennent d’être lancés pour la construction de plusieurs dizaines de LSP sur les alentours de la localité, et d’autres en perspective si l’on croit le service.

L’instauration de cette formule viserait la suppression progressive du logement social locatif. Au sujet toujours de ce dernier, en plus des 71 squattés lors des événements de Kabylie et d’autres en souffrance depuis des lustres, 44 sont en voie d’achèvement, mais la date de leur réception n’est toujours pas arrêtée. Notons que cela fait douze ans depuis la précédente livraison de 22 logements sociaux en 1995.

Par ailleurs, cette daïra n’a bénéficié d’aucun projet d’habitat dans le cadre de la location-vente depuis l’existence de cette formule. En revanche à Draâ-El-Mizan, une daïra voisine, un quota de 210 appartements y sont en perspective à l’instar de plusieurs autres municipalités.

Le peu qui a été fait est loin de répondre à cette forte demande, car l’offre accuse un déficit criant sachant que des centaines de ménages, usés par la précarité, attendent désespérément des toits décents. A défaut de cela, certains d’entre eux s’adonnent au baraquement, une manière d’élargir leurs masures à l’exemple des occupants des cités de recasement de Tamdikt dans la commune de M’kira et de la périphérie de la ville de Tizi-Gheniff.

Au niveau de l’autre commune, à savoir M’kira, c’est la désolation totale. Le secteur n’a enregistré aucun développement 20 ans après son accession au statut de commune. Cette APC ne bénéficie que des aides à l’auto-construction qui sont d’ailleurs soumises à des conditions draconiennes. Ajoutez à cela, le fait que cette commune butte contre l’épineux problème du manque de terrains d’assiettes qui lui permettrait la réalisation de logements sociaux ou autres.

A. S. Wahmed

Ratissage à Makouda et Ouaguenoun

octobre 24th, 2007

Les forces de l’armée ont enclenché une opération de ratissage dans les forets de Makouda, Ouaguenoun et Djebel Aissa Mimoun, au nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Les éléments de l’ANP en grand renfort dans la région multiplient leurs opérations de recherches.

A l’origine, précisent des sources concordantes, étaient les révélations d’un terroriste qui s’est rendu en septembre écoulé dans la localité de Zaouïa , près de Sidi Naamane, faisant état de la présence terroriste dans la région. Nos sources ajoutent également que les forces de sécurité auraient réussi à faire avorter une réunion du GSPC dans ce village.

Cette rencontre devait, dit-on, intervenir dans l’objectif de désigner la succession de l’émir Droukdal et débattre de la reddition de Hassan Hattab, chef du GSPC. L’offensive de l’armée dans ce versant de la Kabylie maritime a permis, ajoute-t-on, de récupérer des produits alimentaires et autre matériel qui devait servir à l’organisation de la rencontre du GSPC.

Aussi, au cours de la même opération, les éléments de l’ANP auraient même découvert des explosifs. D’ailleurs, pour rappel, le repenti aurait informé les forces de l’ordre de la présence d’une voiture bourrée d’explosifs. C’est pour cette raison, sans doute, que les troupes de l’armée ne cessent de se redéployer dans la région afin de déjpouer les plans du GSPC.

M. A. B

TIZI OUZOU : Une jeune fille se donne la mort à Bouzeguene

octobre 24th, 2007

Un énième suicide vient de se produire dans la région. Une jeune fille de trente trois ans s’est donnée la mort, hier matin, au village Hagga, commune d’Idjer, daïra de Bouzeguene, située à une cinquantaine de kilomètres a l’Est du chef lieu de wilaya de Tizi Ouzou. Selon des témoignages concordants, la victime a été retrouvée morte pendue 0 l’intérieur de sa chambre, après avoir défoncé la porte de celle-ci. Les membres de sa famille ont constaté un fait inhabituel.

Il s’agit du temps mis par la fille pour sortir de sa chambre qui a intrigué notamment ses parents qui ont été les premiers à découvrir le corps inerte de la suicidée. Aussitôt, les membres de la famille de la victime ont alerté les éléments de la protection qui se sont dépêchés sur les lieux pour évacuer la dépouille mortelle vers l’hôpital pour une autopsie.

La nouvelle a, en un temps relativement court, fait le tour de la localité, jetant émoi et consternation chez la population qui appréhende ce genre de phénomène qui prend réellement des proportions alarmantes d’autant plus que les chiffres sont en nette progression. Toutes les catégories d’âge ne sont pas épargnées.

D’ailleurs, mercredi dernier, un enfant de 11 ans s’est suicidé au village Ait Arif, dans la région de Tirmitine, au sud de Tizi Ouzou. Une journée plus tard, ce sera un entrepreneur, père de famille, qui se donnera la mort, toujours dans la commune de Tirmitine.

Massi. Ait-B

ÉLECTIONS LOCALES A TIZI-OUZOU : Ardeur des candidats, indifférence de la population de M’kira

octobre 23rd, 2007

A l’approche des élections locales prévues le 29 novembre, malgré les lettres de Zerhouni, le désintéressement de la population de la commune de M’kira, qui se débat dans une situation socioéconomique alarmante, est de mise.

La fièvre de cette échéance gagne particulièrement les compétiteurs qui suscitent déjà le scepticisme des citoyens. Ainsi, quatre partis politiques, à savoir le RCD qui détient une majorité relative à l’APC depuis les partielles, le RND, le FLN et le FFS seront officiellement en course pour conquérir les neuf sièges de l’assemblée. Le P/APC, donc issu de la formation de Saïd Sadi, a été reconduit à la tête de la liste et ce, non sans tension.

«Des divergences et difficultés ont émaillé la confection de cette liste. Deux élus, dont le numéro deux de l’APC ont été éjectés», affirme un militant de ce parti. Par ailleurs, au sein de leur rival, le FFS, les mêmes individus, pourtant décriés par la population, qui activent depuis des mois afin d’être de la partie, à l’image de la tête de liste qui est à la même place depuis que le FFS participe à ces élections, malgré la contestation de bon nombre de militants pour avoir conduit la localité à la dérive, disent-ils, alors qu’il a eu ses destinées pendant deux mandats, entre 1997 et 2005.

Par ailleurs, la population de M’kira espère voir arriver à la tête de la municipalité des hommes pouvant alléger ses souffrances. Les observateurs avertis se demandent d’ores et déjà ce que les candidats proposeront comme programme d’action pour les séduire lors de la campagne électorale.

«Ça sera du déjà vu et entendu : les mêmes personnes vont encore faire leur show», ironise- t-on. S’agissant de l’autre commune de la daïra de Tizi- Gheniff, les mêmes formations politiques citées plus haut en plus de deux listes indépendantes, seront en lice afin de pourvoir les onze sièges que compte cette APC. Notons que la liste proposée par le parti d’Aït Ahmed, présidée par l’actuel P/APC, fait l’objet d’une large contestation par les militants qui menacent d’opter pour une liste rivale.

Le FLN local n’a pas échappé lui aussi à la controverse. Des militants actifs s’apprêtent à exprimer leur mécontentement dans une déclaration à l’intention de la presse si l’on croit certaines indiscrétions proches de la formation de Belkhadem.

A. S. Wahmed

Aït Khelili : La commune attend l’eau de Taksebt

octobre 23rd, 2007

Avec cette nouvelle canalisation, les ménages d’Aït Khelili risquent fort d’en finir avec le manque de ce liquide précieux dans leurs foyers.

Les habitants de la commune d’Aït Khelili ont accueilli favorablement la nouvelle portant le raccordement de leur commune au réseau de distribution d’eau potable à partir du barrage de Taksebt. Cette décision a été portée dans le dernier plan de distribution d’eau potable élaboré par la DHW (Direction de l’hydraulique de wilaya) de Tizi Ouzou et présenté devant l’exécutif de wilaya.

Cette nouvelle qui fera le bonheur des foyers de cette municipalité montagneuse dont laquelle vivent plus de 13 000 habitants, surtout lorsqu’on sait que bon nombre des villages composant cette collectivité, font face depuis plusieurs années à la rareté de cette denrée notamment en saison estivale.

Cette commune est alimentée actuellement par un réseau d’alimentation à partir du point du forage situé à Tassift aux limites frontalières entre les communes d’Aït Khelili et Souamaâ. Néanmoins la quantité d’eau au profit de cette commune, pompée à partir de ce point s’avère insuffisante surtout qu’au manque du produit s’ajoute une répartition qui laisse à désirer ce qui fait que de nombreux villages ne cessent de contester l’absence de ce précieux liquide dans leurs robinets, une situation qui perdure parfois plusieurs jours.

Avec cette nouvelle canalisation, les ménages d’Aït Khelili risquent fort d’en finir avec le manque de ce liquide précieux dans leurs foyers. Ils espèrent désormais finir avec les difficultés qu’ils ont enduré et qu’ils endurent encore à la recherche de ce liquide dans les différents points d’eau situés parfois très loin de leurs habitations et dont la qualité est parfois douteuse.

A noter enfin que selon des indications récentes de la Direction de l’hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou, le projet d’alimentation en eau potable de cette région à partir du barrage de Taksebt sera achevé avant l’été prochain.

Cela qui rassure que la commune d’Aït Khelili ne passera plus d’été à sec et finira avec la rareté de ce précieux liquide vital. Les habitants de toute façon n’attendent que cette réalisation.

K. L

Après les feux de forêt de l’été dernier : Tizi Ouzou identifie les carences

octobre 23rd, 2007

Six morts, près de 4000 ha de forêt et de maquis partis en fumée et d’importants dégâts dans l’agriculture. La wilaya de Tizi Ouzou a connu une saison catastrophique. Quelles sont les mesures à prendre pour réduire les risques du sinistre à l’avenir ?

Cette question était au centre des débats lors du dernier conseil exécutif de wilaya. Analysant le plan antifeux pour l’année en cours, le conservateur des forêts a indiqué que les travaux préventifs prévus par le décret 87-44 du 10 février 1987, relatif à la prévention contre les incendies dans le domaine forestier national et à proximité, ne sont que partiellement réalisés par les différents organismes.

Les insuffisances relevées ont trait notamment au non nettoyage des accotements, la prise en charge de l’éradication des dépotoirs, et la réalisation de bandes de protection sous les lignes de haute tension. « Les moyens prévus dans le plan feux de forêt ne sont pas mis à la disposition des secours. La plupart des organismes retenus par le dispositif n’assurent que rarement leurs permanences. Dans la majorité des cas, seul le gardiennage est assuré », a-t-il déploré.

Pour parer à cet état de fait, le même responsable recommande « des mesures à même de répondre à la réalité du terrain à savoir, une gestion plus efficace de la campagne ». Comment ? Dans le domaine forestier, il préconise, entre autres, le recrutement des ouvriers vacataires avant le mois de juin et l’augmentation des moyens matériels.

Les communes sont également interpellées par la Conservation des forêts pour entreprendre des travaux de nettoiement des accotements, la sécurisation des décharges autorisées par une bande de protection de 50 m, l’interdiction de l’incinération des déchets, l’éradication des décharges sauvages, l’installation d’une brigade de surveillance et de lutte au niveau de chaque commune à risque et leur dotation de moyens d’intervention.

« Eu égard à toutes les situations vécues dans le nord du pays, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, la création d’un fonds propre à la wilaya, pour la prévention et la lutte contre les incendies à travers les communes à risque majeur est à envisager », a conclu le conservateur des forêts. Lui succédant, le représentant de la Protection civile fera état de son côté des contraintes qui perturbent le plan d’intervention des sapeurs-pompiers.

Il s’agit notamment de la complexité du relief de la région, l’insuffisance dans le réseau des pistes (forestières et agricoles) et des points d’eau, l’exécution partielle des mesures préventives et la lenteur dans la mobilisation des moyens de lutte. L’intervenant a noté par ailleurs l’absence de pouvoir de décision pour le déploiement des moyens au niveau des communes en particulier les week-ends et jours fériés, le manque de qualification des groupes d’intervenants communaux en matière de lutte contre les feux de forêt, la présence de décharges sauvages à proximité des massifs forestiers ainsi que les conditions difficiles d’évacuation des populations.

Ahcène Tahraoui

LUTTE CONTRE L’INSALUBRITÉ À BOUZEGUÈNE : La villa Ikoussa donne l’exemple

octobre 23rd, 2007

Le comité du village Ikoussa, en collaboration avec l’Association scientifique pour la protection de l’environnement et l’APC de Bouzeguène (Tizi Ouzou), a décidé de s’attaquer à la prolifération des ordures qui empestent le tronçon routier compris entre le pont d’Assif Ousserdoun et Loudha Guighil. Cette action intervient pour sensibiliser les citoyens sur le danger qui menace l’environnement, en particulier, et la santé publique, en général.

Pour ce faire, l’association du village Ikoussa a diffusé un appel à l’intention des villages de la région et aux associations locales, les invitant à se joindre à cette initiative de nettoyage des accotements du chemin de wilaya, des terrains avoisinants et au curage des voies d’écoulement des eaux. L’opération a débuté la semaine dernière au lieu-dit Assif Ousserdoun.

Répartis en groupes et munis de grands sachets, les bénévole, originaires en majorité du village d’Ikoussa, ont passé au peigne fin le périmètre du CW251, jonché depuis des années de milliers de sachets remplis de détritus et autres ordures ménagères, de bouteilles de bière, d’emballages en carton, de bouteilles en plastique, de sacs de plâtre, de blocs de béton, de batteries de pneus, de ferrailles… L’opération a permis de ramasser près de deux tonnes d’ordures sur une distance d’un kilomètre seulement. L’action se poursuit, nous a-t-on indiqué, pour atteindre le centre de Loudha Guighil.

Cette initiative sera certainement un exemple pour des comités d’autres villages dans la région, sachant que l’APC est dans l’impossibilité de faire face à un aussi important volume d’ordures ménagères, d’où la nécessité de combattre la prolifération de ce phénomène par la sensibilisation du citoyen sur les dangers des décharges sauvages à proximité des habitations.

C. N. OUKACI

Timezrit : Stations de pompage cherchent électricité

octobre 23rd, 2007

Une dizaine de villages de la daïra de Timezrit souffrent encore le martyre du fait de la pénurie d’eau potable. Une population de plus de 10 000 habitants répartis sur une dizaine de villages est ainsi privée d’une alimentation régulière.

« Depuis plus de 10 ans, après la mise en place de ce réseau d’AEP nous ne voyons l’eau couler dans nos robinets qu’une fois par mois. Et encore, cela ne dure que quelques heures. Actuellement, cela fait plus de trois mois que nous sommes privés d’eau. Le réseau alimentant ces villages n’a jamais fonctionné correctement.

La vétusté et les défauts de conception de ce réseau sont à l’origine des interminables éclatements de conduites, pannes au niveau des pompes et d’énormes fuites d’eau au moment où les habitants en sont privés », se lamente un villageois. Pour rétablir la situation, un nouveau réseau a été mis en place avec un tracé différent de celui du réseau défaillant. Un projet achevé depuis plus de trois mois mais qui reste non encore opérationnel à ce jour faute d’électricité.

Interrogé à ce sujet, le vice-président de l’APC, M. Saou, explique : « nous avons avisé la Sonelgaz et interpellé même le wali lors de sa dernière visite dans la localité afin d’intervenir pour la dotation des stations de pompage en énergie électrique pour qu’on puisse les mettre en service. Ce problème n’est pas encore pris en charge et la population ne cesse de réclamer leur approvisionnement en eau.

De ce fait, nous faisons appel encore une fois à la plus haute autorité de la wilaya afin d’intervenir pour régler le problème. » Le même problème pénalise les habitants des villages Abainou et El Kelâa où les réservoirs d’eau devant être alimentés à partir des stations de pompage n’arrivent pas encore à connaître un début de fonctionnement en raison, nous explique-t-on, de l’absence d’un branchement en énergie électrique.

B. K.

Graves accusations contre le maire sortant de Tizi-Ouzou

octobre 22nd, 2007

Mustapha Si Salah, maire sortant et candidat tête de liste FFS pour la commune de Tizi-Ouzou, fait l’objet de graves accusations sur sa courte période de gestion des affaires de la municipalité, colportées par la vox populi. Ses adversaires, qui ne seraient pas étrangers à ces imputations, pour le moins préjudiciables à sa personne et à la crédibilité de son parti, n’hésitent pas à corroborer les faits, par des documents que certains affirment posséder.

L’utilisation des biens de la commune à des fins électoralistes semble être le grief premier, retenu contre M. Si Salah. Cette accusation est d’autant plus amplifiée dès lors que le maire sortant a refusé de se rendre à la réunion de passation de consignes au profit du chef de daïra, tenue avant-hier à 14h, au siège municipal.

A croire certaines sources proches de l’ex-exécutif communal, le maire sortant avait entamé sa campagne électorale bien avant la confection des listes par son parti. Ayant, vraisemblablement, l’assurance de l’instance dirigeante du FFS de postuler en tête de liste afin de reprendre son poste de maire à l’APC de Tizi-Ouzou, il avait accéléré les actions d’aides et de soutiens au profit des comités de villages, en puisant du parc communal, en contrepartie d’un soutien au vote.

Ainsi, M. Si Salah avait distribué des matériaux de construction à plusieurs comités de villages qui lui auraient promis leur soutien aux urnes. Si jusque-là cela parait anodin, puisque cette pratique est courante dans l’ensemble des communes du pays, ce qu’on lui reproche c’est d’avoir autorisé ces comités de villages à puiser dans le parc communal des biens destinés à être posés et réalisés par les services de la commune, habilités à ce genre de travaux et en plus, cela aurait permis de s’assurer de la destination de ces materieux.

“Personne ne peut nous dire si les matériaux offerts par le maire, sont utilisés pour les projets d’utilité publique, suivant l’objet de leur acquisition par la mairie, ou bien s’ils ont pris un autre chemin. Rien ne nous autorise à entreprendre un suivi “, nous confie une source proche de l’exécutif municipal lequel explique que seule l’inspection de la wilaya est apte à enquêter et de chercher à connaître la destination des biens distribués.

D’autres sources nous informent également que la chef de daïra a été avisée, des sa prise de possession de la gestion des affaires courantes de la mairie, par des agents du parc communal sur la présence de plusieurs camions attendant d’être chargés en matériaux de construction, les personnes ayant ramené ces véhicules auraient en leur possession des décisions d’octroi des biens réclamés.

L’intérimaire ainsi désignée par le wali, a pris la décision de geler ou d’annuler tout document signé par le maire sortant, depuis la notification par le wali de sa mise en congé d’office, le mercredi dernier à 15h, y compris les décisions d’octroi et les autorisations d’exploitation diverses délivrées quelques jours avant sa mise en congé, ajoute-t-on. Faisant les frais d’intox ou de faits avérés, M. Si Salah est également accablé par une affaire de permis de construire qu’il aurait délivré à une personne influente, alors que les services de la wilaya l’auraient rejeté en raison, dit-on, d’irrégularités ayant entaché l’acquisition de l’assiette foncière.

Contacté pour avoir sa version des faits, M. Si Salah se défend et dit être “fier d’avoir distribué des matériaux de construction à des comités de villages et de les avoir aidé car cela relève des attributions du maire. ” Pour ce qui est de son absence, samedi à la séance de passation de consignes avec la chef de daïra, notre interlocuteur explique son geste en qualifiant la désignation du chef de daïra pour assurer l’intérim à l’APC comme ” un précédent grave dans la mesure où cette mission doit être dévolue à un élu “, d’autant plus, explique-t-il que tous les élus ne se sont pas portés candidats.

“L’administration qui dit vouloir garantir l’impartialité, joue un jeu qui n’est pas du tout clair, moi je refuse de faire ce jeu et si j’ai à faire des passations de consignes je le ferais avec un élu, pas avec quelqu’un désigné par l’administration et qui est lui-même un commis de l’Etat “, dira-t-il encore.

Qualifiant les accusations portées contre lui d’acharnement politique, en ces moments de pré-campagne électorale, M. Si Salah dira qu’il refuse de nager dans les eaux troubles et que l’histoire du permis de construire et fausse et sans fondement. Interrogé sur son refus de restituer le véhicule de service mis à sa disposition en sa qualité de maire, celui-ci rétorque qu’il le fera aujourd’hui (hier soir ndlr), même si cela lui revient de droit car ” j’ai été mis en congé et non destitué. ”

M.A.T.

Quand tamazight emprunte ”Iberdan n tissas” *

octobre 22nd, 2007

Sans tapage et n’en déplaise aux laborantins de la langue chargés de domestiquer tamazight et aux politiques vieillottes résolues à l’arabiser et à en faire le deuxième ‘’éléphant idéologique’’, nous assistons sans aucun doute à la naissance d’un kabyle (la langue) véhiculaire.

Un kabyle écrit qui, peu à peu prend ses distances avec la tradition orale pour tout simplement “bien rendre, comme le souligne Bouffon, ce qui a été bien pensé et bien senti.” Iberdan n Tissas, œuvre biographique et posthume de Messaoud Oulamara, est une publication, une de plus, qui, si besoin est, vient réaffirmer que le kabyle est une langue extirpable à la prépondérance poétique, à la glorification du patrimoine et à la sempiternelle thématique identitaire.

L’ouvrage et c’est une première depuis les balbutiements de la littérature d’expression amazighe, se veut un témoignage sur une succession de faits historiques dont l’auteur/narrateur a été le plus souvent témoin/acteur. Ecrit dans la langue de tous les jours, Ibedan n Tissas nous happe, dès la première phrase et nous plonge dans la vie mouvementée de l’auteur/narrateur, l’un des artisans du 1er Novembre en haute-Kabylie.

La magie est tout de suite opérée. Le lecteur est agréablement saisi par le ton de feu Oulamara qu’il accompagnera depuis Montgolfier (actuelle Rahouia, dans la wilaya de Tiaret), où il avait exercé le métier d’armurier en 1934, jusqu’à son arrestation par la gendarmerie à l’entrée de Aïn El hammam, le 8 août 1964. Ce faisant, le lecteur découvre des moments forts de l’histoire algérienne depuis l’Etoile Nord Africaine jusqu’à l’invitation de Oulamara de rejoindre le Conseil de la révolution de Boumediene en 1965.

On sera ainsi estomaqué et troublé par un évènement (page 140) qui mettra en cause Waâli Ben Aâtman, Aâmar At Hammuda, Mbarek At Mangellat et Aâbdelaziz At M’hend Saïd. Quelques pages plus loin, c’est la promotion des officiers de l’ALN que l’auteur dénoncera. «Llan deg-sen wid ur nwit ara arumi ula s wezru (parmi eux, des officiers n’avaient même pas lancé une pierre)», écrira-t-il à ce propos. En fait, Oulamara parlera d’une révolution menée par des hommes avec leurs faiblesses, leur courage, leur lâcheté, leur volonté, leurs ambitions, leurs péchés mignons et pas mignons…

Bref, Oulamara ne nous parlera pas de surhommes, de reliques et autres icônes tel que les canaux de l’histoire officielle décrivent les moudjahidine. Le récit et ‘’taqbaylit’’ du vieux maquisard sont tels que le périple à travers l’histoire contemporaine de la Kabylie révolutionnaire de Oulamara et de ses compagnons assiège émotionnellement.

Enthousiasme, bouleversement, crainte, trouble, gratitude, respect, admiration, chair de poule… saisissent le lecteur, dès la première phrase, “abrid-nni n wexxam ijadarmiyen, ughegh yides tannumi. Macci almi d ass-a (ce n’est pas aujourd’hui que j’emprunte pour la première fois la route qui mène à la brigade de la gendarmerie. Je suis un habitué)”, jusqu’à “ughalegh-d gher thanutt, lsigh abluz-nni n lxedma, kemlegh aseggem n tmukhelt i bdigh. (Je suis revenu à l’atelier, j’ai mis ma blouse et j’ai continué à réparer le fusil… “.

La dernière phrase qui termine le témoignage de Oulamara qui venait de rencontrer Chérif Belkacem. Ce dernier et au nom de Boumèdiene, invitait le vieux maquisard à rejoindre le Conseil de la révolution auquel l’auteur préfère son atelier. “La lecture n’est pas seulement une relation intellectuelle ou esthétique, c’est aussi un rapport sensuel.

Et cette sensualité procure tant de plaisir dans la rencontre du lecteur avec le texte”, apprécie un universitaire. Iberdan n tissas procure ce plaisir. Le lecteur palpite. Il est ravi et captivé jusqu’à oublier la langue narrative qui, comme n’importe quelle langue, se contente de véhiculer intelligemment ….l’histoire.

T. Ould Amar