La poterie kabyle dans un festival international : Maâtkas représentera l’Algérie en France

novembre 29th, 2007

La poterie kabyle représentera l’Algérie dans une rencontre qui regroupera plusieurs pays en France. Maâtkas, réputée pour la fabrication de la poterie, sera l’hôte de cette manifestation qui se tient de manière régulière sur le sol français.

Cet art traditionnel sera ainsi à l’honneur dans un Festival international de céramique qui aura lieu durant le mois de mai prochain dans le département des Landes, en France. En effet, dernièrement, une association de céramistes français « Terres d’Aquitaine » a délégué son président M. Michel Gardelle pour se rendre en Algérie et plus précisément en Kabylie en vue de sélectionner des potières et de les inviter à participer au Festival en question.

Cet événement culturel qui se tient chaque année durant la fête de la Pentecôte qui a lieu à la mi-mai tout près d’Hastingues, aux environs de Bordeaux, est co-organisé par ladite association et le Conseil Général des Landes, a indiqué le responsable de « Terres d’Aquitaine ». C’est donc pour sa 11e édition que trois potières de la région de Maâtkas ont été conviées à y participer. « Notre festival est un espace convivial de rencontre entre artisans européens et non-européens.

Plusieurs pays, notamment africains, ont déjà pris part au festival. Nous citerons entre autres le Mali, la Guinée, le Bénin, le Ghana, le Maroc, la Turquie, le Mexique…et pour l’édition 2008, ce sera donc l’Algérie », dira M. Gardelle, plein d’enthousiasme. Par ailleurs, à une question relative à la qualité de la poterie kabyle, le président de l’association « Terres d’Aquitaine » et son épouse affirmeront : « La poterie kabyle est très belle, elle reflète en quelque sorte une dimension de la culture berbère qui demeure très riche ! » Par ailleurs, il faut noter que ce couple de céramistes français a été très subjugué par la beauté de la Kabylie.

Ils n’ont pas caché également leur admiration de l’un de ses meilleurs arts traditionnels, à savoir la poterie. « C’est dommage que sa production ait diminué au fil des temps ! », regrettent-ils. Aussi, les hôtes de la capitale de la poterie kabyle, Maâtkas en l’occurrence, ont visité plusieurs villages et s’y sont rendus chez plusieurs potières pour admirer leurs œuvres artistiques.

A l’issue de leur tournée, trois femmes entre les candidates ont été sélectionnées et devront participer à ce festival très populaire en France. Il est attendu des distinctions pour les représentantes algériennes à la fin de cette manifestation. Car, leur sensibilité et leur savoir-faire sont très appréciés. Leur sélection à ce festival est une forme d’encouragement au moment où l’artisanat de manière générale connaît un net recul en matière de production et de commercialisation.

Amarou Slimane

Énergies renouvelables à Béjaïa : Des projets à engager

novembre 29th, 2007

L’université de Béjaïa a organisé dimanche, et ce pendant trois jours, une conférence internationale sur les énergies renouvelables.

La rencontre, marquée par une exposition des équipements et des services annexes, a suscité un engouement certain auprès des étudiants, des enseignants, mais également des industriels et autres opérateurs œuvrant au développement des énergies renouvelables. Quelque 170 communications ont été au programme de cette manifestation scientifique, ce qui témoigne de l’intérêt qu’accorde la communauté universitaire à cette thématique, qui traite aussi bien des énergies renouvelables classiques (photovoltaïque, éolienne…) que des nouvelles technologies (cellules organiques, hydrogène…). De nombreux chercheurs et spécialistes en énergies renouvelables, algériens et étrangers ont pris part à cette rencontre. La manifestation constituera, a indiqué le président de la conférence, le Dr Arkoub, « le lieu privilégié de débats, d’échanges et de recommandations pour asseoir les énergies renouvelables dans notre pays dans le cadre de la maîtrise des énergies et du développement durable ». Concernant les projets engagés en Algérie, le Dr Arkoub a affirmé : « A part des projets d’électrification rurale au Sud initiés par Sonelgaz depuis plus d’une dizaine d’années au profit d’une vingtaine de villages, rien n’a vu un début de concrétisation. » Cependant, des programmes à lancer existent, à l’instar du projet hybride de collecteurs solaires et gaz de 150 mégawatts (avec 30 mégawatts avec le solaire). Le président de la conférence a insisté, en outre, sur la ligne à courant continu d’Adrar jusqu’à Aix-la-Chapelle (en Allemagne) sur une distance de 3000 kilomètres, et qui fera de l’Algérie un pays exportateur d’électricité. Il y a par ailleurs un projet d’une ferme éolienne à Tindouf. Et pour l’anecdote, en 1954, une éolienne a été installée à Adrar pour le pompage de l’eau. Et en dépit de l’importance de cette énergie renouvelable, il a regretté qu’en Algérie il n’y ait pas de grands projets à part l’électrification individuelle en raison de l’absence de réseau. A Béjaïa, « il y a eu de petits projets à Gouraya et à Souk El-Tenine mais qui seraient endommagés », a confié le Dr Arkoub. Mais avec la création d’un laboratoire à l’université de Béjaïa, qu’il appelle de tous ses vœux, ces initiatives locales seraient suivies et encouragées.

Moussa Ouyougoute

TIZI OUZOU : Danger de déforestation à Aït Yahia Moussa

novembre 29th, 2007

En l’absence des services forestiers, les forêts d’Aït Yahia Moussa sont cédées à des braconniers.

La commune d’Aït Yahia Moussa, ex-Oued Ksari, située à équidistance entre deux grandes daïras (Draâ Ben Khedda et Draâ El Mizan), qui, elles, bénéficient de l’alimentation en gaz naturel, à l’instar de nombreuses autres localités de la wilaya de Tizi Ouzou, souffre du manque des commodités de cette énergie, puisqu’en la matière, aucun projet ne lui est inscrit jusqu’ici. Aussi, avec un début d’hiver qui s’annonce déjà rude, les habitants de la région, notamment ceux des villages jouxtant les massifs forestiers, sont d’ores et déjà sur le pied de guerre.

Si certains pères de famille se limitent à juste approvisionner leurs foyers en bois de chauffage, d’autres gens recourent, sans scrupules, à l’abattage systématique de dizaines d’arbres. Du côté de la forêt de Boumahni, qui s’étend sur une vaste superficie du versant ouest du territoire de la commune d’Aït Yahia Moussa, chaque jour que Dieu fait l’ont ne cesse d’entendre les tronçonneuses sciant sapins, chênes-lièges et autres sous-bois.

En l’absence des services forestiers pour des raisons sécuritaires, ces espaces sont cédés à des braconniers d’une autre espèce. “Nous assistons impuissants à une véritable destruction par ces personnes de ce qui a échappé, l’été passé, aux incendies dans nos forêts”, dira un citoyen d’Ath Houalhadj. Il faut dire que la commune d’Aït Yahia Moussa est l’une des municipalités où le taux de chômage est effarant, mais est-ce pour autant l’on a droit de décimer le reste de ces réserves forestières ? se demande-t-on dans la région. Chez les utilisateurs de ce combustible, l’on nous apprend que même à l’ère de nos grands-parents, on n’a jamais recouru à de tels procédés. “Le gaz butane revient trop cher, il est vrai, alors que le fuel reste intouchable pour nous.

Donc, il ne nous reste que le bois pour nous chauffer et nous n’utilisons que le bois mort ramassé après le défrichage des oliviers généralement. Une chose est sûre, nous sommes contre les trabendistes de cette ressource”, expliquera un autre paysan de Tafoughalt.

Dans certains villages, il nous a été donné de voir que lesdits braconniers ont déjà constitué de vastes hangars de réserves de bois, attendant que l’hiver s’installe “solidement” pour les revendre à des prix plus chers. “Une benne de bois revient au consommateur entre 5 000 et 6 000 DA”, nous a indiqué un de nos informateurs. Pour les pauvres montagnards, tous les moyens sont bons pour passer un hiver chaud.
“Que peuvent-ils faire d’autre pour se chauffer, surtout quand la nature se déchaîne impitoyablement ?

L’on ne se laissera pas mourir de froid après tout ?” s’est demandé un retraité potentiel client des revendeurs de bois, en rappelant que lors de l’hiver 2005, le gaz butane a été vendu à 1 000 DA la bouteille. En plus de la vente du bois, ces “commerçants” se livrent aussi à la location de pieds-droits utilisés dans les travaux de maçonnerie. Louer 100 supports pour une dalle revient à 10 000 DA pour une période de 45 jours. Qui, dans ces cas de figure, peut arrêter le massacre, même si ces massifs relèvent du domaine forestier de l’état ? Surveiller et protéger de tels espaces forestiers des mains destructrices n’est pas facile du tout, notamment depuis l’avènement du terrorisme. “Et dire que ces personnes s’aventurent dans ces forêts au péril de leur vie, tant on sait que le terrain est entièrement miné”, nous a confié une source proche des services forestiers.

En attendant quelque intervention des services concernés, les défenseurs de la faune et de la flore restent impuissants devant les ronronnements quotidiens de dizaines de tronçonneuses abattant indifféremment des arbres, parfois centenaires.

O. GHILÈs

La population en colère à Azeffoun

novembre 29th, 2007

Les représentants des 47 familles sinistrées de la cité la Pépinière, sise au centre-ville d’Azeffoun, à 63 km au nord-est de Tizi Ouzou, sérieusement touchées par les pluies diluviennes de ce lundi, ont occupé durant la matinée d’hier le siège de la daïra.

Les protestataires ont demandé au chef de daïra de trouver une solution urgente à leur cas pour ne pas rester dans la rue. Le premier responsable de la daïra d’Azeffoun leur a promis de les introduire dans la prochaine liste des bénéficiaires des nouveaux 300 logements sociaux, en cours de réalisation, apprend-on de sources de locales.

Lyès Menacer

LARBAÂ NATH IRATHEN : Baisse de la production oléicole

novembre 29th, 2007

Cette année, la production oléicole risque d’être décevante pour les citoyens de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou). Tout le monde s’accorde à dire (spécialistes et agriculteurs) que l’huile d’olive se fera rare et coûtera plus cher (250 à 350 DA le litre) au détriment des malheureux consommateurs pour qui, cette substance est la base de leur nourriture quotidienne, conjuguée à ses vertus médicinales.

En effet, ces dernières années, la production oléicole connaît une nette régression ayant pour origine divers facteurs. Outre l’élément naturel qu’est le réchauffement climatique, le facteur humain a une grande responsabilité. L’absence d’une réelle prise en charge de l’agriculture (l’arboriculture) dans les régions montagneuses, telle que l’ouverture des pistes agricoles a pour conséquence l’abandon des terres dans certains villages enclavés. La région de Larbaâ Nath Irathen est constituée de plantations d’oliviers centenaires qui nécessitent traitement et entretien.

Ayant poussé sur les versants et vallées de 600 à 800 mètres d’altitude, ces oliviers voisinent avec des figuiers, qui craignent moins l’altitude, et le chêne à glands doux qui s’élève encore plus haut sur les flancs de la montagne. Les pentes abruptes sont envahies par un maquis d’oléastres (oliviers sauvages) qui deviennent productifs après greffage. L’érosion est partout extrêmement violente et de nombreux petits oueds, des ravins où l’eau ne coule qu’au moment des pluies torrentielles, ont découpé les massifs en dédales invraisemblables. Ces derniers sont généralement fréquentés par des bandes de chacals ou de sangliers. Par manque de moyens, notamment de locomotion, ces oliveraies sont abandonnées à elles-mêmes.

Or, pour qu’un arbre soit productif, il doit être entretenu par de véritables agriculteurs. “La plupart de nos oliviers sont vieux, donc nécessitant d’être complètement taillés pour qu’ils puissent se régénérer. Lors de la récolte, l’on doit éviter surtout le gaulage. Le meilleur moment de la cueillette est lorsque l’olive vire au violé. À ce moment-là, l’huile extraite est de très bonne qualité”, selon les dires d’un spécialiste en arboriculture et agriculteur de son état.

Au facteur naturel, géophysique, s’ajoutent les dégâts causés par les récents feux. Dans la commune d’Aït Aggouacha, environ 50% des oliviers et arbres fruitiers ont péri. Ainsi, le patrimoine floral de la région, rendu vulnérable et fragilisé par les caprices de Dame Nature, est de surcroît détruit par l’inconscience de l’homme.

A. Belmiloud

Tizi Ouzou : Les handicapés, ces laissés-pour-compte

novembre 27th, 2007

On ne parle d’eux qu’à l’occasion de la Journée nationale du handicapé. Et pourtant, ils sont des milliers à souffrir dans la solitude. A Tizi Ouzou, les statistiques établies par la direction de l’action sociale (DAS) font ressortir 24 117 handicapés dont 11 139 inadaptés mentaux.

Leur nombre serait plus important. Dans les villages reculés de la wilaya, de nombreux cas ne sont pas déclarés aux services concernés. A quoi bon, se demandent les familles ? Ce n’est pas l’allocation de 3000 DA allouée par l’Etat pour un invalide à 100 % qui atténuera la détresse de cette frange de la société. Appareillage, emploi, pension, les besoins sont multiples. « Nous sommes délaissés ». La complainte est récurrente.

Devant la démission criante des pouvoirs publics, des associations se sont constituées pour plaider la cause de ces laissés-pour-compte. Sans moyens, leur champ d’action est limité. « Nous activons depuis deux ans. Nous n’avons toujours pas de bureau. Nous comptons 200 adhérents mais que peut-on faire avec une subvention de 70 000 DA ? Cette somme ne couvre même pas nos frais de location », déclare Rebaïne Hocine, secrétaire général-adjoint de l’Association de communication et de l’information pour les personnes handicapées de Tizi Ouzou basée à Draâ Ben Khedda.

« Nous sommes nouveaux dans le monde associatif mais nous faisons de notre mieux pour apporter notre modeste aide aux personnes qui viennent nous voir », dit notre interlocuteur. Des activités ? Elles se limitent pour le moment à des cours de culture générale et de décoration florale. « Nous voulons lancer des ateliers de couture et de poterie mais nous n’avons pas de moyens », se désole ce membre de l’association. L’ACIPPH envisage de signer une convention avec un centre de formation professionnelle pour créer une section d’informatique.

En projet, il est prévu le recensement de tous les handicapés à l’échelle de wilaya. Faute de financement, les responsables de l’association font du porte -à-porte dans les quartiers pour solliciter des dons. « Nous avons récupéré des vêtements que nous avons remis à l’association des cancéreux El Fedjr. Mais on a surtout besoin de couches. Elles sont fortement demandées par les malades (3 à 4 par jour). Ce que nous souhaitons, c’est une prise en charge durable par l’Etat. Le ministère de la Santé a été saisi à ce sujet. On nous a proposé de continuer dans la charité ». L’autre problème soulevé par l’association a trait aux tracasseries que rencontrent les handicapés physiques en se présentant au contrôle médical à la caisse de la sécurité sociale (CNAS). « Ils ne peuvent pas se déplacer par leurs propres moyens.

L’idéal serait de désigner un médecin dans chaque daïra. Cela leur éviterait les déplacements coûteux et pénibles au chef-lieu de wilaya ». Fatma, 20 ans, est myopathe (atteinte d’une affection du système musculaire). Cela fait des années qu’elle a élu domicile au service de rééducation du sanatorium de Rédjaouna !

Rongée par la maladie, loin des siens, elle prend son mal en patience en attendant des jours meilleurs. Férue d’informatique, elle souhaiterait suivre des cours au niveau de l’hôpital pour meubler son temps. Elle aimerait aussi sortir flâner en ville. Clouée à vie sur son fauteuil, elle n’est pas libre de ses mouvements. Elle ne peut descendre en ville qu’à bord d’un fourgon de transport public. Chaque déplacement lui revient à 600 DA. Un exemple parmi tant d’autres sur la misère et la galère d’un handicapé en Algérie.

Ahcène Tahraoui

M. Mohamed Saïdji : ”En Algérie, ni les producteurs, ni l’ONDA ne donnent son dû à l’artiste”

novembre 26th, 2007

Agé de soixante-dix ans et paraissant beaucoup plus jeune, il est ainsi l’un des derniers survivants des grands chanteurs kabyles avec non seulement un répertoire très riche mais en plus, il est sûrement l’artiste algérien qui a côtoyé et joué pour la plupart des stars du Maghreb et du monde arabe.

 

La chance a voulu que nous rencontrions cette grande mémoire vivante de notre culture, chez lui, à Ait Imghour, ce village perché qui fait face au Djurdjura  et à un peu plus de trois kilomètres de Mechtras.

 

En effet, il s’agit de l’auteur compositeur et grand percussionniste Mohamed Saidji qui a bien voulu répondre à nos questions bien qu’il faut  plus d’une rencontre pour le cerner et en partie, car le vieil homme a beaucoup de choses à raconter, d’autant plus qu’il a été un témoin privilégié.

 

La Dépêche de Kabylie : Da Mohamed, pouvez-vous présenter à nos lecteurs d’autant plus que de nos jours, les jeunes ne vous connaissent pas ?

M.SAIDJI : Je m’appelle Saidji Mohamed, né le 02 décembre 1937 à Boghni, donc je bouclerai  bientôt mes soixante-dix années. Je suis né précisément à l’hôpital de Boghni car mon père qui travaillait là comme menuisier–ébéniste n’avait pas trop confiance en nos vieilles sages-femmes du village avec leurs méthodes traditionnelles et évidemment, il avait beaucoup plus peur pour la vie de sa jeune épouse. C’est pour cela que je suis venu au monde dans un hôpital, ce qui n’était pas évident en ce temps-là.

 

Comment avez-vous  passé votre enfance ?

J’étais un vrai chenapan, un maraudeur hors pair, je n’avais que cela à faire d’autant plus que ni l’école coranique, ni l’école indigène ne m’ont intéressé. Je recevais un nombre incalculable de corrections de mon père mais les châtiments corporels n’ont jamais été un moyen pour éduquer un enfant.

 

Il vous est donc arrivé de fuguer, de fuir le domicile paternel ?

Et comment ? Mais ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que je suis parti, à pied, sur Alger mais je me suis arrêté à Rouïba où j’avais rencontré un oncle. J’ai travaillé comme vendangeur chez un colon. Tout l’argent que j’avais gagné, je l’avais dépensé. Je gagnais un franc de la journée en plus d’un pain. J’étais déjà un enfant éveillé, sportif, donc les grandes marches ne me répugnaient pas.

                   

Mais Da Mohamed, vous aviez la chance d’avoir un père menuisier-ébéniste, ce qui était rare. Pourquoi n’avez vous pas voulu faire comme votre père?

C’est vrai que mon père qui avait terminé major de promotion de l’école des arts et métiers de Dellys et qui avait reçu comme récompense un matériel complet pour débuter sa vie professionnelle, avait souhaité que je prenne sa relève mais je n’en voulais pas. Je voulais une vie d’aventures.

 

Il y a eu un tournant dans votre vie ?

A 17 ans, je suis parti en France. C’était le 9 août 1954. C’est mon beau-frère et cousin qui m’avait fait un certificat d’hébergement avec le consentement et l’accord bien sûr de mon père.

C’est à bord du paquebot “Kairouan” que j’avais entrepris ma première traversée de la mer méditerranée. Arrivés à Marseille, nous prîmes le train pour la gare de Lyon (Paris), puis direction Puteaux.

 

Votre vie de travailleur émigré commence alors que vous n’avez aucune qualification. vous n’avez pas pensé, Da Mohamed, à vous inscrire pour une formation professionnelle ?

J’attends toujours à ce que tu me poses des questions sur ma vie d’artiste mais je ne vois rien venir. Bon,je continue. J’ai donc commencé peu de temps après à travailler dans une fabrique de matelas à ressort.

C’est un travail vraiment ingrat et je ne voulais pas être ou vivre comme les autres émigrés. Je tenais à vivre sans aucune contrainte.

Cela avait duré trois mois puis j’avais abandonné pour aller  donner un coup de main à mon oncle qui tenait un bar-restaurant à Nanterre. C’était une zone où les policiers ne rentraient pas.

Bon, je m’arrête là puisque jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à trouver tes débuts d’artiste d’autant plus que tu sembles être né artiste ?

Mais tu ne m’as pas laissé l’occasion de t’en parler car, comme tu le sais bien, il y  a des dons et des connaissances qui s’acquièrent. Pour moi, la percussion a commencé dès mon très jeune âge en compagnie de mon père qui était également un “Khouane” de la zaouïa “Amaria” à Ait Imghour et à Mechtras à “Akham N’Cheikh Ahmed” où étaient organisées chaque semaine des cérémonies qu’on appelait “A Haradj”, on faisait de l’exorcisme. Les khouanes utilisaient donc le Bendir ou atarvoug”. Dans les champs, je m’entraînais avec un bidon à reproduire ces rites puis je fus remarqué par les femmes que je jouais bien du bendir. C’est comme cela que je participais à toutes les fêtes. Tout enfant, je jouais pour les femmes qui chantaient dans leur “Ourar” et j’étais très apprécié.

 

  et quand a donc commencé votre vie d’artiste professionnel?

Je dois reconnaître que de toute ma vie, je n’ai eu un entretien avec un journaliste de cette manière. Qu’est-ce que tu veux savoir au juste ?

 

Nous allons y arriver. Nous avons tout notre temps mais avant de continuer, je dois vousconfier que l’une de vos meilleures chansons que je fredonne encore demeure votre duo avec Farida “Managh Zoujagh Thwah cayci  Adh Yazhu Yissi”…

(rires) C’était au début des années 1970 !

 

Bon, on revient à Nanterre, ne me dites pas que ce qui n’était qu’un grand bidonville aux portes de Paris vous plaisait ?

Pardi, Nanterre, c’est  la misère au sens propre du mot. D’ailleurs, je n’avais pas tardé par déguerpir et rentrer sur Paris, dans le 5e arrondissement. Je renouais avec ma vie d’aventurier. Dans mes ballades, j’allais sur le boulevard Saint Michel. Il y avait une grande brasserie qui s’appelait “Lutèce”.

C’est le rendez-vous de tous les anciens artistes de l’époque comme Cheikh El Hasnaoui, Zerrouki Alaoua, Slimane Azem, Fatma-Zohra (la première chanteuse kabyle), c’était également le point de chute de tous les artistes du Maghreb et du monde arabe toutes religions confondues.

 

Da Mohamed, tu avais quitté Nanterre pour venir à Paris seulement pour t’y promener durant toute la journée ou pour chercher un travail tout en sachant, bien sûr, qu’à cette époque le mot solidarité n’a pas la même signification que de nos jours ?

C’est vrai. Mais il faut que je te dise qu’entre temps, j’allais au café “Aami Ali”, à La Bastille, plus précisément au 8, passage Thierry, Paris 11e. Des artistes venaient s’y produire gratuitement. Il y avait toujours des instruments de musique disponibles pour celui qui veut jouer. Comme j’avais déjà des prédispositions pour la percussion (derbouka, tar), j’accompagnais ces musiciens. Par la même occasion, je me faisais un peu d’argent, suffisamment pour subvenir à mes besoins sans avoir recours à l’aide d’autrui. Je commençais à voler de mes propres ailes.

D’ailleurs, c’est dans ce café que feu Amraoui Missoum, le grand auteur-compositeur et arrangeur me découvre et me prend chez lui avec tous les avantages (payé, logé, nourri et blanchi).

En effet, en ce moment, il était à la recherche d’un percussionniste qui connaissait tous les rythmes de chez nous alors que son ex-percussionniste, un juif, ne maîtrisait pas tout et de surcroît trop imbu de sa personne. Je jouais avec le regretté Amraoui Missoum tous les samedi et dimanche. C’était toujours salle comble où il jouait d’autant plus qu’il utilisait beaucoup la publicité pour attirer les spectateurs. C’était un grand chanteur.

 

Il n’était pas seulement un grand chanteur mais c’était lui qui avait la main  sur toutes les productions des grandes maisons de disques de cette époque ?

C’est vrai, autant la maison “Pathé Marconi” ou “Philips” ou “La voix du Globe”, “Barclay” ou “Polyphone”, c’est sous sa direction que tous les disques arabes ou kabyles sont enregistrés.

 

Voilà, je suis arrivé au bout de mes peines donc c’est clair que votre grande réussite est liée au regretté Amraoui Missoum ?

Feu Missoum était un grand homme, un grand musicien qui avait aidé presque la totalité des artistes algériens, marocains, tunisiens, égyptiens ou libanais.

 

Vous avez participé à l’enregistrement des disques de tous les grands chanteurs de l’époque mais en dehors de ces studios avec quels chanteurs est ce pour gagner de l’argent ?

J’ai travaillé durant trois années avec Cheikh El Hasnaoui et Akli Yahiatène. C’est Akli Yahiatène qui m’a présenté à Cheikh El Hasnaoui. (Nous saurons plus tard qu’il existe des liens familiaux entre les deux hommes).

 

Quels sont les souvenirs que vous gardez de feu Cheikh El Hasnaoui ?

Beaucoup. C’était un homme et un artiste exceptionnel. Durant ces trois années, je ne les jamais vu monter dans une voiture de n’importe qui. Aucun Algérien ne dira que Cheikh El Hasnaoui est monté dans ma voiture comme d’ailleurs, aucun Algérien n’osera dire qu’il a assisté à un gala ou a écouté cheikh El Hasnaoui en compagnie d’une ou de plusieurs danseuses. On vient écouter Cheikh El un point c’est tout.

 

Vous avez également participé en tant que percussionniste à l’enregistrement   du célèbre 33 tours de Taos Amrouche, “Les chants berbères de l’Atlas” ?

Pour ce produit, les répétitions ont duré trois mois. C’était en 1966. Taos habitait l’avenue de Clichy dans le 17e arrondissement. C’était une grande dame.

 

Vous avez connu également Kateb Yacine ?

C’est un intellectuel. Il savait parler mieux que quiconque le français, donc quand il se retrouvait aux milieux des Français, c’était ces derniers qui avaient le complexe d’infériorité. Il était admiré de tous.

 

Pouvez-vous nous citer les grands artistes pour qui tu as assuré la percussion ?

Tous. Algériens, (AkliYahatène, Arab Bouyazgarène, Dahmane El Harrachi pendant 15 ans, Ahmed Wahbi pendant 4 années, Salah Saadaoui, Kamel Hamadi et Nora, Saloua, Hanifa, Bahia Farah… Tunisiens, Marocains  ou la grande vedette libanaise Sabah. Soit dans les maisons de disques ou dans les célèbres cabarets comme “El Djazair”, “Oasis” , “Bagdad” ou “Nuits du Liban”.

 

Revenons maintenant à tes propres chansons. Quel est ton premier enregistrement ?

C’était en 1965. Deux chansons de Oukil Amar “M’Rahva, M’Rahva” (bienvenu, bienvenu) et “Thadji dhyi” (Tu m’as abandonné) mais la première fois que j’ai chanté, c’était en 1965, en duo avec Akli Yahiatène dans “Djigh Arawiou” (J’ai laissé mes enfants).

 

Mais, si ma mémoire ne me trahit pas comme disait un grand cheikh, c’est avec “Yaliss Bab El Oued” (La fille de Bab-El-Oued) que tu connaîtras le succès ?

Effectivement, cette chanson avait eu un grand succès populaire.

 

Donc, tu comptabilises plus d’une quinzaine d’albums ainsi que plusieurs clips avec également une cassette vidéo avec Salah Saadaoui n’est-ce pas ?

Exactement, il y a également mon dernier album avec huit titres qui s’intitule “El Dzair” (L’Algérie).

 

Vous savez, c’est votre dernier album là bas. Dites-moi Da Mohamed, pourquoi vous n’avez jamais enregistré en Algérie où pourtant existent plusieurs éditeurs ?

C’est tout simplement, et tu le sais très bien puisque tu fréquentes de longue date les artistes algériens, que ces derniers ne perçoivent pas ce qui leur revient de droit non seulement de ces producteurs mais également des droits d’auteur. Dans les autres pays, l’artiste perçoit ses droits d’auteur parce qu’il y a un contrôle. L’artiste est protégé par la loi, ce qui n’est pas le cas en Algérie.

 

Ce n’est pas le moment de s’énerver; mais avant, je vous demanderai de faire un cadeau aux lecteurs de notre journal. Peux-tu nous faire une démonstration de ton professionnalisme ?

Bien volontiers, tout le plaisir est pour moi comme je profite de cette occasion pour remercier la Dépêche De Kabylie et pour saluer tous ses lecteurs.

 

Avant de commencer, il faut qu’on se mette d’accord sur quelques points, à savoir que vous n’avez aucun droit sur les droits d’auteur pour cet entretien, cette pige me revient exclusivement.                                              

(Rires)  Promis.

 

M. Mohamed SAIDJI demande à son neveu, Saidji  Rédha, qui assistait à l’entretien avec son père, le chanteur Bélaid Saidji, de lui rapporter les instruments de musique.

C’est donc avec uniquement la derbouka et le tar que M.Mohamed Saidji et son neveu se mettent à jouer des rythmes allant du Maroc jusqu’aux bords du Nil en traversant  toutes les régions.

Pendant presque une demi-heure, c’était  de la magie, du fabuleux, un vrai concert. C’est du professionnalisme et l’expérience en grandeur nature.

Par ailleurs, du grand album photos de l’artiste, nous avions reconnu les deux grands percussionnistes, les regrettés “Papou” et “Alilou” à Paris. Nous avions deviné tout simplement qu’ils sont partis pour apprendre aux côtés du grand maître.

Des photos de tous les grands artistes, sur scènes avec Da Mohamed à la Derbouka.

Une photo également attira notre attention où on voyait la grande chanteuse égyptienne, la regrettée “Oum Keltoum”. Nous avions bien sûr demandé à notre hôte s’il avait joué pour elle. Il nous a presque rit au nez.

“Pour prendre cette photo avec elle, nous avions dû la supplier. Ce n’est pas avec un orchestre d’une dizaine de personnes que Oum Keltoum se produit mais avec plus de quatre vingt musiciens”. Nous découvrîmes que le vieil homme est resté toujours humble comme les anciens de ces villages de Kabylie et que le succès ou la vanité n’ont pas de prise sur eux.

En outre, lors de notre seconde entrevue, nous eûmes le plaisir et le privilège de le retrouver avec un autre grand chanteur et qui n’est autre que son ami Oukil Amar, l’auteur des immortelles chansons “Chemin de fer” “Lamba Yetsfar firane”, “Amane Uzaghar”…

 

Entretien réalisé par Essaïd N’Aït Kaci

Glissements de terrain à Aïn El Hammam

novembre 26th, 2007

La région d’Aïn El Hammam est classée zone sismique, d’où la nécessité de prendre des mesures spéciales en la matière. D’ailleurs, le CTC et l’ONA ont été saisis pour prévenir ce phénomène.

La ville d’Aïn El Hammam, un chef-lieu de daïra situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, connaît de tout temps, de par son relief abrupt, des glissements et des affaissements de terrain qui font craindre le pire.
Face à cette situation, des mesures préliminaires furent prises par le passé, en attendant d’y remédier durablement. Néanmoins, cette dernière solution tarde à venir face à la complexité du problème. Le mal fut déjà décelé dans les années 1950.
Une vingtaine d’années plus tard (après 1970), un rapport est établi par un bureau d’études français où il est signifié que le terrain de la ville s’affaissera de 2 cm par an.

En 1975, une solution par un système de drainage a été effectuée à l’aide de buses “300” perforées et enterrées à trois mètres sous le sol. Ensuite, cette solution s’est avérée limitée dans le temps puisque avec l’apparition de failles, les buses se détachent l’une de l’autre, atteignant des décalages de plus de 15 cm, laissant s’échapper ainsi sous la terre des eaux usées et de ruissellement pluvial, nous a expliqué un chargé du dossier à l’APC d’Aïn El Hammam en présentant par une illustration l’ampleur des dégâts.

Il a rappelé que des travaux de réfection du réseau d’assainissement et d’AEP ont été entrepris l’année dernière au chef-lieu communal. Selon le bureau technique à l’APC, “l’affaissement est favorisé par la présence d’eau courante suite au dysfonctionnement du réseau d’assainissement, le poids des bâtisses et les vibrations du sol…” Le côté nord-ouest de l’ancienne ville, sur la route n°15, la rue Colonel-Amirouche, ainsi que le bloc 19, au cœur de la ville de l’ex-Michelet, sont parmi les zones les plus touchées. Au niveau de certaines voies publiques de la commune, notamment celle allant vers Aït Sidi-Saïd, des failles de plus de 30 cm ont fait leur apparition l’année dernière, ce qui prouve la persistance du danger, laissant perplexes les responsables de la ville devant cette situation à risque. Pour prévenir ce phénomène, les autorités locales ont mis en œuvre tous les moyens disponibles pour parer à toute éventualité en saisissant en premier lieu les pouvoirs publics (wilaya, CTC (contrôle technique de construction), ONA (Office national d’assainissement)) et bien d’autres organismes. Une expertise est lancée dans ce sens en vue de trouver une solution adéquate. On apprend dans ce contexte qu’une entreprise étrangère s’est déplacée sur les lieux et qu’un appel d’offres international serait lancé.

Dans l’immédiat, d’autres travaux ont été pris en charge, notamment “la canalisation des eaux usées et pluviales avec des buses en PHD (PVC) censées suivre le mouvement du sol, le goudronnage des rues, le bétonnage des brèches, l’utilisation de fondations spéciales qui atteignent 20 m de profondeur, la réfection du réseau AEP avec du PHD… qui sont, entre autres, les réalisations préventives entreprises”, a-t-on encore ajouté, signalant que d’autres mesures s’imposent face à cette situation qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes, surtout avec l’apparition de symptômes d’un éventuel glissement de terrain au niveau de la rue Bounouar-Mhana.

Des fissures ont été constatées sur certaines bâtisses, les chaussées, les trottoirs et le réseau d’égout qui semble être endommagé, d’après nos sources. “Le réseau AEP au niveau de cette rue devrait être refait en urgence, avant l’arrivée des fortes pluies. En attendant un rapport et des solutions finales, il est indispensable de canaliser les eaux courantes au niveau de toutes les zones de glissement, sur une moyenne de 800 m, tout en signalant que le collecteur d’évacuation est situé sur la place du souk, dans un lieu à risque, ce qui accentue le danger”, ajoute nos interlocuteur.

Sur place, l’on nous signale le non-colmatage des fissures bien apparentes et le manque d’entretien de l’étanchéité des zones favorisant l’infiltration des eaux. L’on apprend par ailleurs que la commune d’Aïn El Hammam serait classée zone sismique, d’où la nécessité de bénéficier de mesures spéciales en la matière.

KOUCEÏLA TIGHILT

Draâ Ben Khedda : Des sinistrés à la rue

novembre 26th, 2007

Réfugiés au lendemain des intempéries du 1er novembre dernier dans le hall de l’APC de Draâ Ben Khedda, 4 familles sinistrées ont été évacuées par la force publique, sur injonction de l’administration locale.

Elles se retrouvent depuis une semaine dans la rue. « Le chef de daïra est insoucieux de trouver une solution durable à notre problème. Désormais, on a sollicité toutes les instances concernées. Depuis 1994, aucun responsable n’a daigné prendre en charge nos familles », apprend-on des victimes, visiblement très affectées de cette vie de dénuement total. La frayeur des enfants et des femmes, face à une tentative de suicide de l’un des pères de famille, au milieu de la confusion, a persuadé les occupants à quitter la mairie. « Un policier en civil a osé même proférer des injures à notre encontre, en présence de nos femmes et enfants ».

En effet, ils sont une vingtaine de personnes qui vivotent sous une tente de fortune accrochée à la clôture extérieure du siège de l’APC. Les effets des ménages sont entassés au fond de l’habitacle et des matelas, octroyés par le CRA, sont mouillés du fait des infiltrations d’eau. « Des citoyens charitables nous donnent de la nourriture pour les enfants de temps à autre. Ils nous ont offert même des couvertures », dit l’un des pères de famille. L’état de santé des femmes et des enfants est inquiétant. « Des praticiens de la polyclinique du chef-lieu refusent de nous remettre des certificats attestant que les maladies sont dues essentiellement à la moisissure, au froid et à l’humidité ». « Ma fille a été évacuée par la Protection civile à l’hôpital, suite à un malaise cardiaque », confie un père de famille. Âgé d’à peine 18 mois, un bébé présente un début de bronchite, selon une prescription médicale. Ainsi, les 15 enfants scolarisés ne fréquentent plus l’école depuis plus de 20 jours. Les conditions de vie dans une tente dressée sur un trottoir sont pour le moins terribles, pour lire et écrire.

Les yeux rivés sur l’entrée de la tente, une petite fille de 12 ans avance en boitant, et s’accroche péniblement à la main de son frère. « C’est ma fille. Elle ne peut pas marcher sans qu’elle soit aidée. Le linge est humide et le sol est aussi dur que froid », se plaint le père. Cependant, tout le monde semble ignorer la détresse de cette mère berçant son enfant lové dans ses bras. « On ne demande que de vivre dans la dignité et des jours meilleurs pour nos fils », dit-elle, les larmes aux yeux. Dans un contexte marqué par la campagne électorale et une rivalité aiguë entre les candidats, aucun ne s’est engagé pour prendre en charge le cas de ces sinistrés. L’OPGI a été avisée pour trouver des logements aux familles, mais rien n’a été fait à ce jour. Nous avons tenté de contacter le secrétaire général de l’APC, mais il s’est refusé à tout commentaire. « Il est occupé dans une cérémonie », apprend-on à l’APC, le jour de notre visite. Toutefois, ces familles ne désespèrent pas de faire valoir leur droit.

Lynda Merbouti

Nordine Douici

Makouda : Des espaces culturels à l’abandon

novembre 26th, 2007

Makouda vit un malaise culturel qui semble s’étirer. Et, ce ne sont nullement les infrastructures de base qui font défaut, puisqu’on dénombre quelques maisons de jeunes au niveau des villages.

Le problème réside dans la gestion de ces espaces culturels et sportifs. Le cas le plus évident de cette défaillance est celui des maisons de jeunes de Tala Bouzrou et de Stita, abandonnées depuis quelques années et qui accusent un manque flagrant de matériels. Ce qui a poussé les jeunes à déserter ces lieux.

L’état catastrophique de ces espaces à privé plusieurs jeunes de la pratique sportive et ne motive pas les associations culturelles. Les élus locaux, de leur côté, justifient cette situation par le « manque de moyens » et l’incapacité de l’assemblée à gérer toutes ces maisons de jeunes qui se trouvent au niveau de la commune. Vu le nombre de la population qui dépasse les 30 000 habitants, les cinq maisons de jeunes paraissent insuffisantes pour répondre aux attentes.

A Makouda, ce qui est encore frappant dans le domaine culturel est l’inexistence même des librairies. Un buraliste avoue : « Le commerce du livre n’est pas rentable. Ce n’est pas vraiment une bonne affaire puisqu’il y a peu de gens qui lisent les livres, ce qui n’est pas le cas pour la presse. »

M. Feddoul