Relance de l’apiculture à Aït Yahia Moussa : Engouement chez les jeunes
“Ici, il n’y a aucune autre activité agricole. Le peu d’oliveraies que nous possédions ont été ravagés par les incendies. On doit vivre tout de même”, nous a dit un jeune d’Ath Houalhadj.
Dans cette commune déshéritée, le taux de chômage est effarant. Il n’échappe à personne qu’aucune entreprise économique n’y a vu le jour en dépit de tous les sacrifices consentis par sa population durant la guerre de Libération nationale. Même si le marché de l’emploi est entièrement fermé, les jeunes de cette municipalité ne baissent pas les bras pour autant.
Certains ont repris les métiers traditionnels telle la vannerie ou la fabrication de la canne. D’autres font face à tout en tamisant le sable. “Ici, il n’y a aucune autre activité agricole. Le peu d’oliveraies que nous possédions ont été ravagés par les incendies. On doit vivre tout de même”, nous dit un jeune d’Ath Houalhadj.
Effectivement, il nous a été donné de voir, lors de nos virées dans les villages de la commune, plusieurs nouveaux ruchers. “Ce n’est pas facile d’obtenir l’aide de l’Etat. Il faudrait fournir un dossier complet et puis il faut avoir une carte d’agriculteur. Celle-ci n’est délivrée que si vous avez des terres en votre nom.
Qui a un acte de propriété personnel ? Ce sont toutes des terres acquises de l’héritage”, a ajouté un autre jeune qui a pu tout de même lancer son rucher d’une trentaine de ruches. Pour ce jeune apiculteur, l’entretien nécessite beaucoup de temps. “Maintenant, ce n’est plus comme avant. Il faut aussi faire une formation de quelques jours”, nous a-t-il expliqué un peu plus loin. Interrogé sur le prix du litre, il nous a répondu qu’il était cédé jusqu’à deux mille dinars.
Cela ne veut aucunement pas dire que ces jeunes gagnent beaucoup d’argent. “Il faudra rembourser si on n’a pas réglé les dettes. Et puis, n’oubliez pas qu’à cause de certains facteurs tel le froid, des essaims entiers meurent. Il faudra les remplacer. Les saisons ne sont pas les mêmes. Tout dépend de la météo. On réussit généralement quand il y a une bonne floraison”, a ajouté notre deuxième interlocuteur.
Même si ces jeunes rencontrent de nombreux problèmes pour relancer l’apiculture. Cependant, c’est un honneur pour eux. Car il n’y a pas longtemps, tous les ruchers ont pratiquement disparu. Il est attendu de se mettre au travail de la terre, notamment la plantation de figuiers.
De nos jours, on ne voit plus ces figueraies de jadis avec leurs fruits mielleux et les claies de figues qui séchaient pour être ensuite conservés dans Ifoufan, ces grandes jarres en terre cuite préparées par nos grands-mères pour servir de réserves quand l’hiver était rude.
Amar Ouramdane