Larbaâ Nath Irathen : La culture assassinée et enterrée

Parler de culture à Larbaâ Nath Irathen est désormais devenu tabou. Celle-ci n’a pas droit de cité depuis bien longtemps, puisqu’elle a été assassinée par ceux-là même qui la revendiquent. Pour illustrer cela, durant le mois de ramadhan écoulé, aucune activité culturelle aussi minime soit-elle, n’a été notée.

Il n’existe aucune structure qui porte le mot culture, exceptée celle à l’éffigie du regretté Hsène Mezani. Un centre, si on ose dire, devenu par la force des choses un endroit destiné à la tenue des réunions politiques et campagnes électorales. La cité est dans un état (d’envoûtement) de léthargie “intellectuel”.

Rien ! absolument rien ! Aucune initiative n’est prise pour faire bouger les choses par nos élus, qui pourtant promettent et jurent par tous les saints d’y remédier à chaque élection. “C’est le désert culturel”, affirment nos interlocuteurs. Or, il n’y a pas une dizaine d’années, des groupes de jeunes, instruits et soucieux de faire sortir la ville et ses villages de leur léthargie, créèrent des associations culturelles, avec des moyens insignifiants (cotisations personnelles, dons des amoureux de la culture…) car elles ne reçurent aucune aide matérielle ou financière de la part de la collectivité, arguant à chaque fois l’absence de budget, alors que la manne financière est réservée à d’autres chapitres, tel celui de la restauration.

Des sommes faramineuses ont été en effet “dépensées” par nos élus pour des repas, à tel enseigne qu’ils sont surnommés par leurs administrés “d’élus de la bouffe”. Les difficultés financières ont sonné le glas pour ces associations. Depuis presque deux ans, c’est la “congélation” culturelle. Alors que les jeunes, dans la ville de Si Moh U Mhand possèdent des dons dans différents domaines : musique, chants, poésie, théâtre, dessin… ils ne sont pas encouragés.

Certes le chômage et les soucis de la vie quotidienne les empêchent de perfectionner leurs dons. D’ailleurs, beaucoup ont déposé définitivement leur guitare ou leur plume à cause. En un mot, la culture dans la ville de LNI agonise. La crise multi-dimensionnelle dans laquelle se débat la municipalité en particulier et la Kabylie en général n’est qu’un alibi. Ce n’est qu’une question de conscience et de volonté.

L’exemple de la Maison de la culture “Mouloud-Mameri” à Tizi Ouzou est une parfaite illustration d’une bonne gestion et de compétences. La déduction comme effet médiatique durant les campagnes électorales à venir ne suffira certainement pas à épargner les futurs maires des risques de dérapages. Il est certain aussi que cette fois encore les candidats promettront comme à l’accoutumée monts et merveilles à leur concitoyens qu’ils seront même capables de ressusciter les morts. Mais, jusqu’à quand ?

S. K. S.

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