Troisième jour de grève de la faim des enseignants contractuels de tamazight : Benbouzid doit réagir
Dans des conditions lamentables, les enseignants contractuels de tamazight de Bouira, en grève de la faim, ont entamé, leur troisième journée (hier NDLR) devant la maison de la presse Tahar-Djaoût, à Alger.
Ainsi, ces grévistes affichent leurs détermination à poursuivre le combat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications à savoir leur réintégration dans le corps de l’enseignement après avoir passé plus de cinq ans dans le service éducatif. « On n’est pas des bouches trous », nous dira une enseignante. Ces enseignants, dont des femmes ont été victimes de sévices de la part les vigiles de la maison de la presse et ont subi des tentatives de dispersion par les services de sécurité.
L’objectif est clair. Il s’agit, selon Osmane de dissuader ces grévistes de la faim de maintenir leur sit-in et empêcher, ainsi toute médialisation. Hier, parmi ces grévistes quatre enseignantes dont une enceinte ont été hospitalisées, suite à des faiblesses et de chutes de tentions, au CHU Mustapha-Bacha. Les conditions, notamment climatiques, qui prévalent ces derniers jours n’ont pas pu venir à, bout de la détermination de ces enseignants.
Devant le mépris affiché par les pouvoirs publics, notamment le ministère de l’Education nationale à l’égard de ces enseignants, les Syndicats de l’éducation, la LADDH, les partis politiques de la mouvance démocratique, ainsi que des personnalités publiques et des citoyens anonymes, surtout les riverains de la maison de la presse ont chaleureusement apporté leur soutien aux enseignants. Deux délégués des archs soutiennent et sont solidaires de ces grévistes, arrêtés la veille, ils ont été libérés après avoir subi un interrogatoire et signé un P-V.
De l’avis des syndicats, ce que revendiquent ces enseignants grévistes de la faim est légitime. De son côté, le CLA estime « qu’à l’origine de cet acte dramatique qu’est la grève de faim, il y a d’abord l’injustice faite à nos collègues dont le contrat d’enseignement a été unilatéralement rompu par l’Académie de Bouira ». Et d’ajouter que « c’est du mépris envers ceux qui étaient les premiers sur le front dans l’enseignement de tamazight qu’il s’agit dans cette affaire ».
En ignorant aujourd’hui ces enseignants et en se cachant derrière le manque de postes budgétaires, le CLA estime que « le ministère de l’Education nationale fuit ses responsabilités car la solution existe».
Il s’agit, selon le CLA de « réintégrer ces vacataires en qualité d’enseignants de tamazight comme le stipule le décret 168/05 du 7 mai 2005. Lever le blocage de la mise en œuvre de la circulaire 446/07 ». Tout en insistant pour ouvrir le dialogue avec les enseignants grévistes de la faim, le CLA appelle à une solidarité agissante avec les grévistes, car, c’est le seul moyen pour eux d’arracher leurs droits .
Par ailleurs, le Haut commissariat à l’amazighité, (HCA), organe lié à la présidence de la République, n’a pas été en reste. En effet, Youcef Merahi, son secrétaire général, a promis aux enseignants grévistes « de transmettre leurs doléances à la présidence de la République », a indiqué une enseignante gréviste.
N. Belbachir