Wilaya de Béjaïa : Les pompiers font leur bilan
Opérations de sauvetage, évacuations sanitaires, extinctions de feux, surveillance des plages, les agents de la Protection civile de la wilaya de Béjaïa ont eu fort à faire durant cette année.
Jusqu’au 30 septembre, 15 387 interventions ont eu lieu. Soit, en moyenne 57 interventions par jour. C’est ce qui ressort du bilan présenté lors d’une conférence de presse par les deux responsables de la prévention et de la communication à la direction de la Protection civile (DPC), les capitaines Chabou et Soufi.
Ainsi, il est loisible de constater que la Protection civile a été sollicitée 332 fois de plus que durant la même période de l’année écoulée. Pour quels motifs ? S’il est vrai que les effectifs opérationnels ont été renforcés par l’intégration d’une cinquantaine de sapeurs stagiaires, il est vrai aussi qu’à travers ces chiffres, Béjaïa confirme son statut de wilaya à multiples risques. 14 risques majeurs existent à divers niveaux : l’aérodrome, les plages, les forêts, les routes, les chemins de fer… 50 autres stagiaires, en formation à l’école régionale de Tipaza, sont programmés pour rejoindre les effectifs actuels et porter ainsi leur nombre à près de 700 éléments, tous grades confondus.
L’on sera cependant encore loin de la norme requise d’un pompier pour 1000 habitants. Une dizaine d’unités sont opérationnelles en attendant l’ouverture de trois autres, à Seddouk, Ighil Ali et Souk El Tenine, annoncée il y a une année, mais toujours dans l’attente d’ambulances. En attendant, à l’actif des effectifs en place, 579 interventions dans les accidents de circulation, en hausse malgré l’amendement de la loi 01/04 du 19 août 2001 relative à l’organisation, la sécurité et la prévention routières. Cette année, 10 morts et 280 blessés de plus sont déplorés sur nos routes.
56 morts et 1063 blessées ont été enregistrés par la Protection civile durant ces trois derniers trimestres. Essentiellement, et comme de coutume, sur les RN9 et 26. En tout, les sirènes des ambulances des pompiers (dont deux seulement sont médicalisées et accompagnés par un médecin) ont retenti pour 4945 évacuations sanitaires. Les mois précédents ont également été marqués par 28 cas de suicide dont 25 par pendaison. Un jeune homme s’est jeté par-dessus la place ex-Gueydon, un autre s’est électrocuté en haut d’un pylône électrique et une autre victime s’est tuée par balle.
Parmi les victimes, trois femmes dont une septuagénaire, et trois enfants de 15 à 17 ans. La majorité de ces suicides se sont produits dans nos villages. A pareille période, l’année 2006 avait connu 5 cas de suicide de moins. Chez les pompiers, les victimes sont comptées dans la rubrique « asphyxies » qui compte 40 morts. Les 15 autres victimes ont été déplorées principalement dans des noyades dans le barrage de Tichy Haf (dont deux enfants de 13 ans), le barrage de Kherrata (une jeune fille de 24 ans), des oueds (dont un enfant de 3 ans à Taskriout), des puits (5 cas),….
En plus des deux cas de noyades survenus hors saison estivale (le dispositif de surveillance des plages étant levé le 30 septembre), la wilaya a battu le déjà triste record de 33 noyés en 2006 en déplorant 36 autres cas de noyades mortelles pendant l’été dernier qui a drainé une maigre population de baigneurs d’environ 9 millions (un chiffre dont la méthode approximative de calcul peut être revue à la baisse. 23 baigneurs ont été noyés dans des plages interdites à la baignade.
Sur les plages autorisées, 358 personnes ont été sauvées « d’une mort certaine ». Hormis trois originaires de Béjaïa, tout le reste des noyés vient de l’extérieur de la wilaya. 13 sont de la seule wilaya de Sétif. Par ailleurs, les pompiers ont fait face à 369 départs de feux qui ont ravagé 3061 hectares de forêts et de broussailles et 20 547 arbres fruitiers. Malgré l’importance de ces dégâts, le bilan de 2006 a été plus lourd.
K. M.