ÉLECTIONS LOCALES A TIZI-OUZOU : Des candidates au RCD et au FFS à Bouzeguène
Fait saillant dans la confection et l’élaboration des listes aux municipales du 29 novembre à Bouzeguène. L’injection de trois femmes candidates, deux au RCD et une au FFS.
Les partis de Saïd Sadi et de Hocine Aït Ahmed n’ont, certes, pas innové en permettant à leurs adhérentes de briguer des sièges à l’Assemblée populaire communale puisqu’ils ont été précédés dans cette initiative en 2005 par le FNA de Moussa Touati qui a présenté une femme de la localité aux municipales cassant un tabou bien tenace dans une région où l’Assemblée reste l’apanage des hommes.
Même si le FLN du temps du parti unique avait présenté une femme, une étrangère à la localité celle-là dont la candidature certes infructueuse, lui avait tout de même ouvert les portes de l’UNFA au sein de laquelle elle a activé des années durant au niveau de sa structure nationale.
Autre constat notable : de six en 2005 (indépendants, RCD, FFS, RND, FLN et FNA) ils ne sont plus que quatre partis à briguer la magistrature communale, puisque les indépendants, pourtant surprenants vainqueurs des partielles en totalisant à eux seuls 5 sièges, soit autant que le RCD (3 sièges) et le FFS (2 sièges) réunis, ne sont pas de la course, conscients qu’ils sont de la conjoncture qu’ils savent ne pas être en leur faveur selon l’un d’eux.
Une opportunité sur laquelle a sauté le FLN (zéro siège en 2005) pour convaincre le maire sortant qui avait conduit cette même liste des indépendants de chapeauter sa liste dans l’espoir de gagner une partie de l’électorat qui avait jeté son dévolu sur ces mêmes indépendants. Le FNA a lui aussi décidé de faire l’impasse sur cette échéance électorale. Un de ses membres locaux du conseil national nous a déclaré que son parti, qui a présenté une liste dans la commune voisine d’Idjeur, “ne veut pas faire de représentation folklorique avec une liste qui n’a aucune chance de passer au chef-lieu” échaudé par l’expérience de 2005.
Crédité de 3 sièges aux partielles et pressenti pour ravir la magistrature communale avec le FFS, qu’il avait surclassé en se plaçant tout juste derrière les indépendants, le RCD vit une crise sans précédent au niveau de Bouzeguène, considérée autrefois comme son fief traditionnel avec deux passages à l’Assemblée. La liste, conduite par un jeune professeur du moyen, issu d’un village d’une ou deux centaines d’électeurs (contrairement aux autres partis qui ont tenu compte des données tribales dans leur stratégie de campagne comme on le constate à travers toutes les circonscriptions électorales de la Kabylie), ne fait pas l’unanimité au sein de la majorité des militants qui ont tenu à nous le faire savoir et qui attendent la prochaine AG du parti “pour dire leur vérité”.
Une grogne qui s’est traduite par la démission de l’ex-président du conseil communal lui qui avait sillonné la lointaine Khenchela pour collecter des signatures au docteur Saïd Sadi dans la perspective des présidentielles. Ath-Zikki n’est pas épargnée par la vague de protestation des militants du RCD dans cette commune aux destinées desquelles ce parti a présidé par deux fois. Le populeux village de Taourirt-Bouar qui lui était totalement acquis par le passé risque de lui échapper et pour cause : La candidature de son militant, un membre du conseil national en exercice n’a été retenu ni aux communales ni à l’APW.
Une situation qui risque donc de profiter allègrement au FFS qui a placé à Bouzeguène un jeune informaticien comme tête de liste. La relative sérénité qui a prévalu dans le choix et au classement des candidats sur une base consensuelle selon le quatrième colistier, augure selon les candidats et les responsables locaux du parti de “quelque chose de bon” dans la mesure aussi où la structure locale a battu le rappel de quelques militants influents qui avaient déserté la scène politique locale des suites de tiraillements internes. Crédité d’un siège aux partielles, le RCD compte jouer, pour sa part, les trouble-fêtes en prenant la mesure d’une élection qu’il espère remporter en plaçant comme tête de liste un fonctionnaire de mairie jouissant d’une bonne estime.
S. Hammoum