M. Mohamed Saïdji : ”En Algérie, ni les producteurs, ni l’ONDA ne donnent son dû à l’artiste”

Agé de soixante-dix ans et paraissant beaucoup plus jeune, il est ainsi l’un des derniers survivants des grands chanteurs kabyles avec non seulement un répertoire très riche mais en plus, il est sûrement l’artiste algérien qui a côtoyé et joué pour la plupart des stars du Maghreb et du monde arabe.

 

La chance a voulu que nous rencontrions cette grande mémoire vivante de notre culture, chez lui, à Ait Imghour, ce village perché qui fait face au Djurdjura  et à un peu plus de trois kilomètres de Mechtras.

 

En effet, il s’agit de l’auteur compositeur et grand percussionniste Mohamed Saidji qui a bien voulu répondre à nos questions bien qu’il faut  plus d’une rencontre pour le cerner et en partie, car le vieil homme a beaucoup de choses à raconter, d’autant plus qu’il a été un témoin privilégié.

 

La Dépêche de Kabylie : Da Mohamed, pouvez-vous présenter à nos lecteurs d’autant plus que de nos jours, les jeunes ne vous connaissent pas ?

M.SAIDJI : Je m’appelle Saidji Mohamed, né le 02 décembre 1937 à Boghni, donc je bouclerai  bientôt mes soixante-dix années. Je suis né précisément à l’hôpital de Boghni car mon père qui travaillait là comme menuisier–ébéniste n’avait pas trop confiance en nos vieilles sages-femmes du village avec leurs méthodes traditionnelles et évidemment, il avait beaucoup plus peur pour la vie de sa jeune épouse. C’est pour cela que je suis venu au monde dans un hôpital, ce qui n’était pas évident en ce temps-là.

 

Comment avez-vous  passé votre enfance ?

J’étais un vrai chenapan, un maraudeur hors pair, je n’avais que cela à faire d’autant plus que ni l’école coranique, ni l’école indigène ne m’ont intéressé. Je recevais un nombre incalculable de corrections de mon père mais les châtiments corporels n’ont jamais été un moyen pour éduquer un enfant.

 

Il vous est donc arrivé de fuguer, de fuir le domicile paternel ?

Et comment ? Mais ce n’est qu’à l’âge de 15 ans que je suis parti, à pied, sur Alger mais je me suis arrêté à Rouïba où j’avais rencontré un oncle. J’ai travaillé comme vendangeur chez un colon. Tout l’argent que j’avais gagné, je l’avais dépensé. Je gagnais un franc de la journée en plus d’un pain. J’étais déjà un enfant éveillé, sportif, donc les grandes marches ne me répugnaient pas.

                   

Mais Da Mohamed, vous aviez la chance d’avoir un père menuisier-ébéniste, ce qui était rare. Pourquoi n’avez vous pas voulu faire comme votre père?

C’est vrai que mon père qui avait terminé major de promotion de l’école des arts et métiers de Dellys et qui avait reçu comme récompense un matériel complet pour débuter sa vie professionnelle, avait souhaité que je prenne sa relève mais je n’en voulais pas. Je voulais une vie d’aventures.

 

Il y a eu un tournant dans votre vie ?

A 17 ans, je suis parti en France. C’était le 9 août 1954. C’est mon beau-frère et cousin qui m’avait fait un certificat d’hébergement avec le consentement et l’accord bien sûr de mon père.

C’est à bord du paquebot “Kairouan” que j’avais entrepris ma première traversée de la mer méditerranée. Arrivés à Marseille, nous prîmes le train pour la gare de Lyon (Paris), puis direction Puteaux.

 

Votre vie de travailleur émigré commence alors que vous n’avez aucune qualification. vous n’avez pas pensé, Da Mohamed, à vous inscrire pour une formation professionnelle ?

J’attends toujours à ce que tu me poses des questions sur ma vie d’artiste mais je ne vois rien venir. Bon,je continue. J’ai donc commencé peu de temps après à travailler dans une fabrique de matelas à ressort.

C’est un travail vraiment ingrat et je ne voulais pas être ou vivre comme les autres émigrés. Je tenais à vivre sans aucune contrainte.

Cela avait duré trois mois puis j’avais abandonné pour aller  donner un coup de main à mon oncle qui tenait un bar-restaurant à Nanterre. C’était une zone où les policiers ne rentraient pas.

Bon, je m’arrête là puisque jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à trouver tes débuts d’artiste d’autant plus que tu sembles être né artiste ?

Mais tu ne m’as pas laissé l’occasion de t’en parler car, comme tu le sais bien, il y  a des dons et des connaissances qui s’acquièrent. Pour moi, la percussion a commencé dès mon très jeune âge en compagnie de mon père qui était également un “Khouane” de la zaouïa “Amaria” à Ait Imghour et à Mechtras à “Akham N’Cheikh Ahmed” où étaient organisées chaque semaine des cérémonies qu’on appelait “A Haradj”, on faisait de l’exorcisme. Les khouanes utilisaient donc le Bendir ou atarvoug”. Dans les champs, je m’entraînais avec un bidon à reproduire ces rites puis je fus remarqué par les femmes que je jouais bien du bendir. C’est comme cela que je participais à toutes les fêtes. Tout enfant, je jouais pour les femmes qui chantaient dans leur “Ourar” et j’étais très apprécié.

 

  et quand a donc commencé votre vie d’artiste professionnel?

Je dois reconnaître que de toute ma vie, je n’ai eu un entretien avec un journaliste de cette manière. Qu’est-ce que tu veux savoir au juste ?

 

Nous allons y arriver. Nous avons tout notre temps mais avant de continuer, je dois vousconfier que l’une de vos meilleures chansons que je fredonne encore demeure votre duo avec Farida “Managh Zoujagh Thwah cayci  Adh Yazhu Yissi”…

(rires) C’était au début des années 1970 !

 

Bon, on revient à Nanterre, ne me dites pas que ce qui n’était qu’un grand bidonville aux portes de Paris vous plaisait ?

Pardi, Nanterre, c’est  la misère au sens propre du mot. D’ailleurs, je n’avais pas tardé par déguerpir et rentrer sur Paris, dans le 5e arrondissement. Je renouais avec ma vie d’aventurier. Dans mes ballades, j’allais sur le boulevard Saint Michel. Il y avait une grande brasserie qui s’appelait “Lutèce”.

C’est le rendez-vous de tous les anciens artistes de l’époque comme Cheikh El Hasnaoui, Zerrouki Alaoua, Slimane Azem, Fatma-Zohra (la première chanteuse kabyle), c’était également le point de chute de tous les artistes du Maghreb et du monde arabe toutes religions confondues.

 

Da Mohamed, tu avais quitté Nanterre pour venir à Paris seulement pour t’y promener durant toute la journée ou pour chercher un travail tout en sachant, bien sûr, qu’à cette époque le mot solidarité n’a pas la même signification que de nos jours ?

C’est vrai. Mais il faut que je te dise qu’entre temps, j’allais au café “Aami Ali”, à La Bastille, plus précisément au 8, passage Thierry, Paris 11e. Des artistes venaient s’y produire gratuitement. Il y avait toujours des instruments de musique disponibles pour celui qui veut jouer. Comme j’avais déjà des prédispositions pour la percussion (derbouka, tar), j’accompagnais ces musiciens. Par la même occasion, je me faisais un peu d’argent, suffisamment pour subvenir à mes besoins sans avoir recours à l’aide d’autrui. Je commençais à voler de mes propres ailes.

D’ailleurs, c’est dans ce café que feu Amraoui Missoum, le grand auteur-compositeur et arrangeur me découvre et me prend chez lui avec tous les avantages (payé, logé, nourri et blanchi).

En effet, en ce moment, il était à la recherche d’un percussionniste qui connaissait tous les rythmes de chez nous alors que son ex-percussionniste, un juif, ne maîtrisait pas tout et de surcroît trop imbu de sa personne. Je jouais avec le regretté Amraoui Missoum tous les samedi et dimanche. C’était toujours salle comble où il jouait d’autant plus qu’il utilisait beaucoup la publicité pour attirer les spectateurs. C’était un grand chanteur.

 

Il n’était pas seulement un grand chanteur mais c’était lui qui avait la main  sur toutes les productions des grandes maisons de disques de cette époque ?

C’est vrai, autant la maison “Pathé Marconi” ou “Philips” ou “La voix du Globe”, “Barclay” ou “Polyphone”, c’est sous sa direction que tous les disques arabes ou kabyles sont enregistrés.

 

Voilà, je suis arrivé au bout de mes peines donc c’est clair que votre grande réussite est liée au regretté Amraoui Missoum ?

Feu Missoum était un grand homme, un grand musicien qui avait aidé presque la totalité des artistes algériens, marocains, tunisiens, égyptiens ou libanais.

 

Vous avez participé à l’enregistrement des disques de tous les grands chanteurs de l’époque mais en dehors de ces studios avec quels chanteurs est ce pour gagner de l’argent ?

J’ai travaillé durant trois années avec Cheikh El Hasnaoui et Akli Yahiatène. C’est Akli Yahiatène qui m’a présenté à Cheikh El Hasnaoui. (Nous saurons plus tard qu’il existe des liens familiaux entre les deux hommes).

 

Quels sont les souvenirs que vous gardez de feu Cheikh El Hasnaoui ?

Beaucoup. C’était un homme et un artiste exceptionnel. Durant ces trois années, je ne les jamais vu monter dans une voiture de n’importe qui. Aucun Algérien ne dira que Cheikh El Hasnaoui est monté dans ma voiture comme d’ailleurs, aucun Algérien n’osera dire qu’il a assisté à un gala ou a écouté cheikh El Hasnaoui en compagnie d’une ou de plusieurs danseuses. On vient écouter Cheikh El un point c’est tout.

 

Vous avez également participé en tant que percussionniste à l’enregistrement   du célèbre 33 tours de Taos Amrouche, “Les chants berbères de l’Atlas” ?

Pour ce produit, les répétitions ont duré trois mois. C’était en 1966. Taos habitait l’avenue de Clichy dans le 17e arrondissement. C’était une grande dame.

 

Vous avez connu également Kateb Yacine ?

C’est un intellectuel. Il savait parler mieux que quiconque le français, donc quand il se retrouvait aux milieux des Français, c’était ces derniers qui avaient le complexe d’infériorité. Il était admiré de tous.

 

Pouvez-vous nous citer les grands artistes pour qui tu as assuré la percussion ?

Tous. Algériens, (AkliYahatène, Arab Bouyazgarène, Dahmane El Harrachi pendant 15 ans, Ahmed Wahbi pendant 4 années, Salah Saadaoui, Kamel Hamadi et Nora, Saloua, Hanifa, Bahia Farah… Tunisiens, Marocains  ou la grande vedette libanaise Sabah. Soit dans les maisons de disques ou dans les célèbres cabarets comme “El Djazair”, “Oasis” , “Bagdad” ou “Nuits du Liban”.

 

Revenons maintenant à tes propres chansons. Quel est ton premier enregistrement ?

C’était en 1965. Deux chansons de Oukil Amar “M’Rahva, M’Rahva” (bienvenu, bienvenu) et “Thadji dhyi” (Tu m’as abandonné) mais la première fois que j’ai chanté, c’était en 1965, en duo avec Akli Yahiatène dans “Djigh Arawiou” (J’ai laissé mes enfants).

 

Mais, si ma mémoire ne me trahit pas comme disait un grand cheikh, c’est avec “Yaliss Bab El Oued” (La fille de Bab-El-Oued) que tu connaîtras le succès ?

Effectivement, cette chanson avait eu un grand succès populaire.

 

Donc, tu comptabilises plus d’une quinzaine d’albums ainsi que plusieurs clips avec également une cassette vidéo avec Salah Saadaoui n’est-ce pas ?

Exactement, il y a également mon dernier album avec huit titres qui s’intitule “El Dzair” (L’Algérie).

 

Vous savez, c’est votre dernier album là bas. Dites-moi Da Mohamed, pourquoi vous n’avez jamais enregistré en Algérie où pourtant existent plusieurs éditeurs ?

C’est tout simplement, et tu le sais très bien puisque tu fréquentes de longue date les artistes algériens, que ces derniers ne perçoivent pas ce qui leur revient de droit non seulement de ces producteurs mais également des droits d’auteur. Dans les autres pays, l’artiste perçoit ses droits d’auteur parce qu’il y a un contrôle. L’artiste est protégé par la loi, ce qui n’est pas le cas en Algérie.

 

Ce n’est pas le moment de s’énerver; mais avant, je vous demanderai de faire un cadeau aux lecteurs de notre journal. Peux-tu nous faire une démonstration de ton professionnalisme ?

Bien volontiers, tout le plaisir est pour moi comme je profite de cette occasion pour remercier la Dépêche De Kabylie et pour saluer tous ses lecteurs.

 

Avant de commencer, il faut qu’on se mette d’accord sur quelques points, à savoir que vous n’avez aucun droit sur les droits d’auteur pour cet entretien, cette pige me revient exclusivement.                                              

(Rires)  Promis.

 

M. Mohamed SAIDJI demande à son neveu, Saidji  Rédha, qui assistait à l’entretien avec son père, le chanteur Bélaid Saidji, de lui rapporter les instruments de musique.

C’est donc avec uniquement la derbouka et le tar que M.Mohamed Saidji et son neveu se mettent à jouer des rythmes allant du Maroc jusqu’aux bords du Nil en traversant  toutes les régions.

Pendant presque une demi-heure, c’était  de la magie, du fabuleux, un vrai concert. C’est du professionnalisme et l’expérience en grandeur nature.

Par ailleurs, du grand album photos de l’artiste, nous avions reconnu les deux grands percussionnistes, les regrettés “Papou” et “Alilou” à Paris. Nous avions deviné tout simplement qu’ils sont partis pour apprendre aux côtés du grand maître.

Des photos de tous les grands artistes, sur scènes avec Da Mohamed à la Derbouka.

Une photo également attira notre attention où on voyait la grande chanteuse égyptienne, la regrettée “Oum Keltoum”. Nous avions bien sûr demandé à notre hôte s’il avait joué pour elle. Il nous a presque rit au nez.

“Pour prendre cette photo avec elle, nous avions dû la supplier. Ce n’est pas avec un orchestre d’une dizaine de personnes que Oum Keltoum se produit mais avec plus de quatre vingt musiciens”. Nous découvrîmes que le vieil homme est resté toujours humble comme les anciens de ces villages de Kabylie et que le succès ou la vanité n’ont pas de prise sur eux.

En outre, lors de notre seconde entrevue, nous eûmes le plaisir et le privilège de le retrouver avec un autre grand chanteur et qui n’est autre que son ami Oukil Amar, l’auteur des immortelles chansons “Chemin de fer” “Lamba Yetsfar firane”, “Amane Uzaghar”…

 

Entretien réalisé par Essaïd N’Aït Kaci

41 Responses to “M. Mohamed Saïdji : ”En Algérie, ni les producteurs, ni l’ONDA ne donnent son dû à l’artiste””

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